Depuis quelques années déjà, les films d’animation en images de synthèse se taillent la part du lion au cinéma. Cependant, cet été, un OVNI a fait de la résistance : L’étrange pouvoir de Norman de Sam Fell et Chris Butler. Ce long métrage a ceci de particulier qu’il met en scène des personnages en pâte à modeler, à la manière de Wallace et Gromit.
L’histoire ce film est celle d’un enfant solitaire (Norman) capable de voir les âmes en peine et qui va utiliser ce don pour protéger sa ville d’une invasion de morts-vivants. Si le scénario n’a rien d’original, l’atmosphère, quant à elle, est particulièrement recherchée – à la croisée entre Les Goonies et les films de la Hammer – avec un final onirique digne de Michel Ocelot. Mais là où les pointures du film d’animation que sont Pixar et Dreamworks parviennent à offrir à leur spectateur un axe de lecture différent selon qu’il soit enfant ou adulte, L’étrange pouvoir de Norman essaye d’obtenir le même résultat de façon totalement artificielle. Ainsi, on peut assister à un curage de nez, à un coming-out ou encore à un clin d’œil aux films d’horreur des années 80 avec leurs inévitables scènes pseudo-érotiques.
L’étrange pouvoir de Norman est donc à prendre comme un divertissement léger mais très original et accessible à tous. Il plaira aux nostalgiques des téléfilms pour ados comme aux amateurs d’animation en volume mais laissera, malgré tout, une sensation d’inachevé. Les spectateurs plus pointilleux devront, quant à eux, se contenter de revoir L’étrange Noël de Monsieur Jack ou Coraline.
Quentin Raillard