Récompensé en 2014 par un Mercury Prize pour son album Dead, Young Fathers était de passage au Botanique, le 23 octobre dernier, pour présenter son nouvel opus White Men are Black Men Too au public belge.
« Does Belgium welcome the refugees ? Clap your hands for the refugees ! » s’exclame Graham Hastings après un discours aussi décousu qu’inintéressant. Une question qui ne manque pas de récolter les applaudissements enthousiastes du public, celui-là même que le jeune homme envoyait se « faire foutre » 30 secondes plus tôt… Mais ce qui nous amène à l’Orangerie ce soir, c’est la musique du trio écossais plus que ses intermèdes parlés.
Derrière sa batterie hybride, l’homme-orchestre mène la cadence tandis que les voix tantôt lumineuses, tantôt tribales des trois comparses se mêlent avec harmonie. Alternant compositions énergiques et mélodieuses, le trio aux origines et influences multiples est adepte de la fusion des genres. Si sa musique s’inscrit clairement dans la mouvance hip-hop, elle tend également vers l’indus et la synthpop tout en conservant son esprit hardcore et une identité propre. Dissonante, rude, noire, avant-gardiste et shamanique, elle nous électrise (Shame, Rain or Shine, Old Rock’n’Roll, Get Up) autant qu’elle peut parfois nous ennuyer profondément (Nest, Still Running, 27).
On repère quelques têtes connues dans l’audience : Baloji se fait discret sous son grand chapeau noir tandis que Nicola Testa se fond dans la masse, moins dense ce soir qu’à l’accoutumée. On observe aussi, ça et là, quelques pas de danse et mouvements de tête mais on ne peut pas dire que le public soit survolté en ce vendredi.
Les « jeunes pères » quitteront la scène après une bonne heure de concert, sans un mot et sans rappel, au grand dam de leurs fans.