Yannick Grégoire, est co-organisateur du Micro Festival et programmateur au sein du collectif JauneOrange à Liège. Il nous parle des incertitudes liées au Covid, des mécanismes d’aide financière et de cette longue attente que constitue cette période d’arrêt forcé pour les festivals et le secteur culturel.
Comment as-tu vécu les annulations en cascade liées à la crise du Coronavirus, d’un point de vue financier, comme psychologique ?
Financièrement, des mécanismes du type du fonds d’urgence de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont permis au Micro Festival de survivre durant cette année blanche. D’un point de vue personnel, étant employé, j’ai pu bénéficier du chômage temporaire Covid. D’un point de vue personnel, j’ai donc eu de la chance, mais ma situation n’est en aucun cas représentative de ce qui se passe pour les personnes actives dans le secteur culturel. D’un point de vue psychologique, je pense que comme le reste de la population, j’ai connu des hauts et des bas. J’ai eu la chance d’être entourée de ma famille, de mes collègues (de loin), amis et des autres professionnels du secteur. En gros, de gens. C’est important les gens. C’est extrêmement fatiguant et décevant d’organiser un festival, d’être quasiment prêt, et puis de devoir tout annuler. C’est également assez décevant d’être coupé des gens, des équipes avec qui on travaille d’habitude tout au long de l’année. Notre organisation est collective. C’est peut-être ça le plus dur : le manque de travail en équipe, de l’esprit d’équipe.
Comment vous êtes-vous adapté·e·s à cette situation ?
On attend, et on tente de nouvelles choses. Par exemple, avec JauneOrange, on a sorti une fanzine 20YO, mettant à l’honneur les artistes et les acteurs culturels.
Vu la situation, envisages-tu de changer de métier ?
L’idée c’est de poursuivre, et de trouver des alternatives en attendant. J’ai la chance d’aimer mon métier, j’espère pouvoir continuer longtemps.
Quel avenir pour la musique ? Comment se passeront, selon toi, les concerts du “futur” ?
J’avoue que je n’en sais absolument rien. Je n’ai pas vraiment d’avis, je suis dans l’attente. Je pense que personne ne sait vraiment comment ça va se passer. J’espère revivre des concerts comme avant. J’espère un retour en arrière, tout simplement. Pour l’instant, je me concentre sur mes espoirs, et je verrai en temps voulu à quoi ça ressemble vraiment.
En cette période morose, quel morceau te remonte le moral ?
The Durruti Column – Sketch for Summer.
Et ton concert préféré de tous les temps ?
J’ai du mal à classer ce genre de choses, je change beaucoup d’avis, mais peut-être Ty Segall à La Zone, Black Country New Road au Micro Festival et Colin Stetson aux Transmusicales de Rennes.