Vous aimez la science-fiction et les bons vieux westerns ? Westworld réunit les deux. C’est en décembre dernier que s’est conclue la première saison de cette nouvelle production HBO, et pourtant l’engouement ne redescend pas ! En attendant le retour du show sur nos écrans, prévu pour 2018, on s’est penché pour vous sur cette série phénomène.
Michael Crichton a disparu trop tôt : en 2008, à l’âge de 66 ans, à Los Angeles. Génial écrivain américain de science-fiction, scénariste, réalisateur et producteur de films. C’est à ce pionnier du genre techno-thriller que l’on doit de multiples romans et nouvelles à succès comme Jurassic Park. Westworld est en réalité l’adaptation du film Mondwest, réalisé par Crichton en 1973, avec Yul Brynner dans le rôle principal.
Westworld, première mouture
Dans Mondwest, l’histoire se déroule en 1983, dans un parc d’attractions qui permet à ses visiteurs de se projeter à l’époque de leur choix, au milieu de robots quasiment humains. Deux hommes d’affaires ont choisi de revivre la conquête de l’Ouest. Malgré toutes les précautions et mesures de sécurité prises dans ce parc de loisirs hyperréaliste, leur séjour ne va pas se dérouler exactement comme prévu. En effet, peu à peu, le centre de contrôle perd la maîtrise sur ses machines qui présentent des défaillances. Une idée qui sera à nouveau exploitée plus tard par Michael Crichton dans Jurassic Park…
Fin août 2013, HBO révèle l’adaptation de Mondwest en série télévisée. Le pilote est écrit et réalisé par Jonathan Nolan et produit par J. J. Abrams, Bryan Burk et Jerry Weintraub. La diffusion de Westworld débute le 2 octobre 2016 sur HBO. Malgré une trame de fond identique au long-métrage, la série est bien différente. La première saison se compose de dix épisodes qui tentent d’imposer un univers mystérieux et attrayant au spectateur, à la fois futuriste et hyper-technologique.
Dans Westworld, les personnages sont nombreux et ont des personnalités complexes. Le Docteur Robert Ford (Anthony Hopkins) est le créateur du parc d’attractions. Il y gère quasiment tout et a une vision bien précise de l’avenir. Hopkins est fidèle à lui-même dans ce rôle taillé sur mesure. Bernard Lowe (Jeffrey Wright) est le cerveau du département informatique. Il est en charge de la programmation du parc et de ses robots. Au casting, on trouve également Theresa Cullen (Sidse Babett Knudsen), la responsable ‘qualité’ du parc. Mention spéciale pour l’homme en noir (Ed Harris), majestueux, qui en impose et crève l’écran. Il incarne la cruauté pure, le mal en personne, et ce rôle lui va à ravir. Mais la véritable révélation de cette série HBO, c’est Dolores Abernathy (Evan Rachel Wood) : belle et douce, en contraste total avec le ‘Man in Black’ et les autres personnages féminins de la série qui sont cantonnées à des rôles de prostituées. Dans le parc, les visiteurs ont en effet le droit de s’offrir des femmes, tout comme ils ont le droit de vie et de mort sur les hôtes (nom donné aux androïdes). Evan Rachel Wood nous livre, ici, une performance pleine de nuances, jouant avec les émotions et le langage du corps.
Les mélomanes seront très certainement ravis par certaines illustrations musicales, notamment par une version totalement délirante de Paint It Black des Stones, instrumentale et tout en cordes.
Westworld, un monde parfait ?
Des flingueurs apathiques, un directeur de parc créatif mais déconcertant, il y a un ton déplaisant à cette entreprise moralement discutable… De plus, il faut un certain temps pour entrer dans l’univers Westworld mais, lorsqu’on y a pénétré, on s’aperçoit qu’il contient plusieurs degrés de lecture, et c’est ce qui en fait l’attrait. Néanmoins, la série reste très passable et les véritables fans de Crichton lui préféreront sans aucun doute le film original.
On peut aussi aborder Westworld comme un documentaire terrifiant qui anticipe l’avenir. La série soulève en effet bien des questions en faisant appel à des concepts d’intelligence artificielle, de transhumance, de conscience, de mécanismes de la mémoire… Elle inspire aussi les internautes dont certains affirment que nous vivons déjà dans une simulation informatique. Westworld serait en fait un avertissement envoyé par ceux qui auraient réussi à se libérer de ses entraves et tenteraient de nous sortir de notre rêverie numérique.
Eddy Marcq