Ce 11 novembre, c’est l’Armistice mais, en lever de rideau de Wand, les gars de Mind Rays sont bien décidés à ouvrir les hostilités. Apparu sur la scène musicale gantoise en 2013, ce quatuor pratique un punk-garage direct et brutal. On pense aux Damned, par moments à MC5. Ils viennent tout juste de sortir un split 7″ avec Teen Creeps et leur premier LP paraîtra début de l’année prochaine. À suivre, donc.
Une centaine de fans seulement se sont déplacés dans un VK en configuration réduite. Pourtant, la formation californienne n’est pas inconnue au bataillon. Elle a en effet déjà joué deux fois à Bruxelles : une première fois aux Nuits Bota et, en août 2015, pour un mémorable Homeplugged à Saint-Gilles. Un concert endiablé, dans un salon, devant plus de cent personnes serrées comme des sardines et pogottant à tout va. On se dit que ce soir, au VK, avec une bonne acoustique et des conditions idéales, le concert ne peut qu’être meilleur encore. Malheureusement, on restera sur notre faim.
Connue pour sa musique fusion très énergique mêlant rock psyché, touches métal et son garage, la formation emmenée par Cory Hanson s’est un peu perdue dans de nouvelles compositions alambiquées, quasi progressives dans le mauvais sens du terme. Par moments, on croirait entendre du mauvais Yes ou King Crimson – et pourtant, on aime beaucoup ces deux groupes. Quant aux titres plus anciens, comme Flesh Tour ou Floating Head, ils sont déforcés par une interprétation un peu molle et quelques sérieux soucis de justesse au niveau des guitares. Les points positifs sont la présence d’une nouvelle claviériste, qui apporte un plus avec ses synthés et accompagne Hanson dans de belles harmonies vocales. Quant au bassiste Lee Landey, que l’on connaît aussi grâce à son (excellent) projet solo de musique dark-ambient-industrial, Oil Thief, il assure très bien à la Rickenbacker. Sans oublier Evan Burrows, épatant à la batterie. Pour clôturer le set, Hanson se fendra d’une reprise de Neil Young (Barstool Blues) assez insipide. Un mauvais choix, si vous voulez notre avis. Pas rancuniers, les fans réclameront quand même un rappel mais Self Hypnosis in 3 Days ne réussira pas à nous sortir de notre léthargie.
Une prestation en demi-teinte donc. C’était peut-être un soir sans ? On regrette en tout cas l’absence dans la setlist des petites merveilles que sont Reaper Invert ou The Unexplored Map, issues de Golem, un des meilleurs albums de 2015. Quand on a des titres pareils dans son répertoire, on les joue, voyons ! De même, il est toujours périlleux d’interpréter autant de nouvelles compos inédites (ils en ont auront joué 6) parce que c’est frustrant pour le public, qui ne les connaît pas. Enfin, saluons l’ingé son et le préposé au light show qui ont fait un très bon travail.
De nombreux fans ont visiblement apprécié le concert mais, nous, nous allons tenter d’oublier ce petit faux pas au plus vite et attendre avec impatience le prochain album, qui est prévu dans les prochains mois, en espérant qu’il sera touché par une baguette magique (« magic wand » en anglais) !
Phil Blackmarquis