Le début du premier long métrage de Samuel Tilman, d’habitude plus orienté courts-métrages et documentaires, suggère un thriller prometteur. Le réalisateur installe dès le départ ses acteurs dans un cadre fermé afin que le spectateur soit rapidement mis au parfum.
Le pitch ? Une bande de trentenaires partent en vacances, accompagnés par leurs enfants, dans une ambiance festive. Rien d’extraordinaire, jusqu’à ce que le quotidien guilleret de ces amis se voit bouleversé lorsque l’un d’eux, David (interprété par Fabrizio Rongione), soit soupçonné de meurtre. Un acte qui aurait justement été commis un soir où il s’était aventuré seul dans les bois…
Démarre alors une intrigue terriblement lente. Le soufflet du départ retombe relativement vite : les évènements s’enchaînent sans rebondissements. Le spectateur n’a pas le temps de se questionner : les clés de l’énigme lui sont servies sur un plateau et des informations sans indices précurseurs apparaissent dans le scénario sans effet surprenant. De plus, ces indices sont souvent tarabiscotés et les solutions proposées légèrement saugrenues. Le scénario en pâti réellement et l’histoire en devient dérisoire.
Ensuite, on bascule très vite dans le cliché : les trentenaires sympas à la vie tranquille avec enfants. Cet environnement est tellement lisse qu’il en devient anecdotique. Les évènements se déroulent sans surprise. En résumé, la vie ordinaire des personnages est parcourue de problèmes ennuyeux.
Au niveau esthétique, les plans sont propres et cadrés mais sans prise de risque. Les dialogues sont cohérents, bien que parfois un peu trop soutenus. La musique suit la ligne de fond du film : classique et raisonnable. Le jeu des acteurs est certainement le point le plus correct du film qui ne leur rend pas vraiment hommage.
Un thriller légèrement fade qui s’apparente plus à bon téléfilm qu’à un grand film. À voir en salles, dès le 7 mars 2018.
Ariane Peltier