Ultra Sunn, c’est Gaëlle (claviers/machines) et Sam (chant/claviers), un duo coldwave/EBM formé en 2019 à Bruxelles. C’est au cours d’une discussion au sujet de la musique que Gaëlle, styliste de formation, évoque les leçons de piano de son enfance et son amour pour l’électro. À l’époque, Sam étudie l’histoire de l’art et vient à peine de quitter son groupe de rock de jeunesse. Très vite, il voit se dessiner le projet artistique commun dont le couple rêvait tant.
Vivez-vous de la musique ?
C’était bien parti ! Pour le moment Gaëlle travaille comme styliste dans le prêt-à-porter et moi je poursuis mon master d’histoire de l’art à l’université.
Aviez-vous des concerts prévus en 2020 ? Ont-ils été reprogrammés ?
Sambreville, Gand, Dour, Bruxelles, Paris, Mons, Écaussinnes… Tous annulés et aucune date reportée pour le moment.
Quel a été votre dernier concert avant le confinement ?
Notre dernière date tombait le jour du confinement, ne devions assurer la première partie de Kompromat à l’Eden de Charleroi. La date a été annulée ainsi que toutes les autres. L’Eden nous a gentiment invité à jouer le 17 octobre, entre deux mesures sanitaires, dans des conditions particulières (40 personnes assises en bulles). Ça nous a fait un bien fou !
Quelles alternatives avez-vous mises en place afin de continuer à toucher votre public ? Concerts via les réseaux sociaux ? Tournage d’un clip ? Nouveaux titres ?
Nous avons proposé un livestream le jour du premier confinement, c’était très étrange mais on était heureux de garder un lien avec notre public. Nous avons designé des masques de protection et nous les avons vendus pour qu’une partie de nos bénéfices aillent à l’association ROSA, qui lutte pour l’égalité des genres et contre les discriminations. Nous avons également sorti un morceau appelé Keep Your Eyes Peeled. On était super heureux des retours et des diffusions radio un peu partout dans le monde.
Au vu de la situation, avez-vous envisagé d’arrêter la musique ?
Jamais ! C’est beaucoup trop important pour nous. On a surtout réfléchi à tout ce qu’on pouvait faire pendant cette période (composer, repenser les live, tourner des clips, ajouter des nouveaux synthétiseurs à notre set, etc.).
Quel avenir pour la musique live ? Comment se passeront, selon vous, les concerts du « futur » ?
On espère que ça se passera rapidement « comme avant » : des vraies dates, avec des vrais gens ! Il y aura probablement une petite période intermédiaire, pendant la vaccination, durant laquelle il faudrait maintenir quelques mesures, mais on espère de tout coeur que ça dure le moins longtemps possible.
Des projets pour 2021 ?
En mars, on compte sortir une édition vinyle de notre premier EP. On est super heureux que notre label soit venu vers nous malgré ces temps difficiles.
En cette période morose, quel morceau vous remonte le moral ?
De la bonne EBM ou de la techno berlinoise pour danser à la maison et rire ensemble. On pense à SARIN et son morceau Control ou Schwefelgelb. Et pour rester en Belgique, un bon Front 242. Oui, la fête nous manque…
Quel a été le meilleur concert auquel vous avez assisté en tant que spectateur ?
C’est difficile de choisir. On pense à Boy Harsher au Rockerill.
Quel a été le meilleur concert de votre groupe, selon vous ? Et pourquoi ?
Le tout premier restera vraiment unique. La première fois qu’Ultra Sunn a joué en live, c’était pour la première partie du groupe RENDEZ-VOUS au Salon à Silly. C’était le tout premier concert de Gaëlle qui n’avait jamais eu de groupe avant. C’est vraiment un souvenir mémorable pour nous.
Une anecdote liée à une de vos prestations live ?
Juste que d’une manière générale, on est super heureux que les gens se déplacent pour venir nous voir. Notre public est assez hétéroclite en termes de genres, de physiques, de styles ou d’âges. On ressent de la bienveillance et un côté incluant chez nos fans et on est super fiers de ça parce que c’est exactement le message qu’on envoie au quotidien.