Le 26 septembre 2015, The Neon Judgement tirait sa révérence sur la scène de l’Ancienne Belgique. Après 35 ans de carrière, le duo originaire de Louvain proposait le TNJ Farewell Tour, ultime tournée dont la dernière date était organisée en grande pompe dans la salle bruxelloise.
La scène de l’AB est, pour l’occasion destituée de ses barrières, agrandie et avancée. C’est donc un groupe dans la confiance et le partage qui s’apprête à accorder – durant plus de deux heures – une belle rétrospective de sa carrière.
Le concert est précédé par la projection d’un documentaire sur le groupe et son origine. Il recontextualise par ce biais le démarrage, en temps de crise sociale, de ce duo qui sera visionnaire tant par ses compositions imprégnées de technologie que dans sa vision d’une société mise à mal par l’histoire et l’évolution technologique, justement.
Sur des rythmiques sauvagement industrielles, Dirk Da Davo crée des lignes de synthé aux grognements reconnaissables tandis que TB Frank y va de sa guitare criarde et lancinante. Et c’est cette patte qui fait de The Neon Judgement, la bande son de toute une époque, un groupe qui est parvenu à créer une forme d’expression de la protestation et qui marquera son temps ainsi que bon nombre d’artistes actuels. Allant de la ballade, aux compositions new wave en passant par des innovations dans les rythmiques électroniques, leur discographie est emplie de variété et d’ingéniosité.
Le concert démarre sous les coups de sirène. Et dès les premières notes de Davo, le sol tremble dans tout l’avant de la salle, tellement le son est fort. Les fans d’hier et d’aujourd’hui sont présents et remplissent une Ancienne Belgique presque soldout. Très vite le public danse à tout va et l’avant-centre y va même en pogo. Des guests, comme Luc Van Acker ou Jean-Marie Aerts, sont aussi de la partie. Si les fans de la première heure prennent un pied certain de par la connaissance absolue du répertoire du groupe, force est de constater que ces deux heures peuvent aussi paraître fort longues pour d’autres.
Avec des titres comme The Fashion Party, TV Treated, Army Green en ouverture de set et une reprise de Human Fly, l’ambiance y est, sans trop y être et les 20 minutes de remerciements en néerlandais n’aident pas à la faire décoller. C’est bien, c’est un événement puisque c’est le dernier concert d’un groupe phare, mais ça ne casse pas la baraque non plus. Le son semble avoir mal vécu le passage des années, on lui trouve une légère perte d’intégrité… comme si le terrorisme artistique du duo s’était un tantinet élimé. Malgré tout, cette soirée voit le départ, en beauté et sous les cris des fans, d’un groupe qui reste un des pionniers de l’électronique belge.