1900. Une période passionnante en architecture, des avancées aux niveaux photographiques et cinématographiques, un bond en avant grâce à l’électricité, des nouvelles technologies dans les domaines de l’industrialisation, des transports et en médecine, aussi.
Faisant fi du carcan sacerdotal, qui semble fermer les yeux sur les avancées techniques en matière de soins de santé, le vaillant chirurgien John Thackery doit beaucoup à son mentor et chef en chirurgie le docteur J.M. Christiansen. À l’heure où la transfusion sanguine fait encore défaut et est l’un des sujets de recherche les plus courus, et à une époque où la cocaïne et l’héroïne sont encore librement disponibles en pharmacie, l’équipe médicale du Knickerbocker Hospital de New York tente tout ce qu’elle peut pour sauver des vies et améliorer les techniques en matière de chirurgie.
Entouré par les assistants chirurgiens Everett Gallinger et Bertram Chickering Jr, le docteur Thackery est obligé d’accepter l’arrivée du Dr Algernon Edwards, convié par la directrice du service social de l’hôpital et fille du fondateur du Knick, Cornélia Robertson. Le Dr Edwards est un brillant chirurgien réputé pour ses prouesses lors de ses services dans de nombreux hôpitaux européens. Mais à une époque où les divisions raciales sont encore d’actualité, la couleur de peau du Dr Edwards est une difficulté qu’il doit assumer au quotidien, auprès de ses collègues et du public peu avenant à son encontre. Il décide alors de créer une petite clinique clandestine dans les caves de l’hôpital, où il soigne de nombreux patients qui ne conviennent pas encore aux standards du Knick. De son côté, le Dr Thackery tente d’améliorer les techniques chirurgicales, surtout celle sur laquelle son prédécesseur travaillait : la césarienne.
Il y a beaucoup de pression dans le domaine médical, et pas mal de ratages aussi, qui bien souvent mènent au décès des patients. Ce monde qui semble impitoyable provoque de nombreuses dérives personnelles comme la dépendance à la coke du Dr Thackery ou le besoin de se battre sauvagement du Dr Edwards. Ce monde encore très masculin, mais en phase de s’ouvrir aux femmes, est dirigé de main forte par Cornélia Robertson, qui reçoit beaucoup d’encouragements de la part de son père, le fondateur et principal actionnaire du Knickerbocker Hospital. La nonne de l’orphelinat lié à l’hôpital opère elle aussi, en douce, les femmes enceintes qui veulent en finir avec leur grossesse, alors que la nouvelle infirmière Lucy Elkins doit faire ses preuves et en pince pour le chef du département de chirurgie.
À travers la lentille subtile de Steven Soderbergh, The Knick plonge ses spectateurs plus de cent ans en arrière, le réalisateur ayant étudié de près les évolutions dans le domaine et soignant tous les aspects historiques : les décors, tenues, moyens de transports utilisés et attitudes semblent être rigoureusement étudiés avant de passer à l’écran.
Une première saison en dix épisodes de 58 minutes, très réussie à tous les niveaux, qui observe de près le monde médical d’une façon encore jamais vue. Attention, si vous êtes sensible à la vue du sang, vous voici averti(e). Si vous êtes passionné(e) par cette période, les tenues d’époque et avez envie d’en savoir plus sur des maladies aux noms savants, cette série est vraiment à ne pas manquer.
A vos scalpels. Euh, non, à vos écrans!
Nancy Junion