Le 18 mars dernier, The Internet se produisait au Vk* pour un concert sold out. Un concert qui avait pour nous un goût particulier puisqu’on apprenait le matin même que la salle pourrait fermer ses portes le 1er janvier 2017, faute d’argent. La Flandre menaçant en effet de couper le robinet des subsides octroyés à cette institution culturelle active au cœur de Molenbeek depuis 27 ans.
On arrive au Vk* quelques minutes avant 21h, juste après la prestation de Nature Heaten (le groupe assurant la première partie des Angelins) mais à temps pour se voir remettre l’un des derniers badges VKforever distribués à l’entrée de la salle pleine à craquer. Il fait chaud. Impossible de se faufiler jusqu’au premier rang donc on se poste juste derrière la console de l’ingé son en attendant l’arrivée du groupe.
On ne sait pas vraiment à quoi s’attendre ce soir. Il y a neuf mois, on découvrait cette formation composée de deux ex-membres du désormais feu collectif de hip-hop américain Odd Future suite à la sortie de son single Girl, produit par l’excellent Kaytranada. Un titre figurant sur le troisième album du groupe basé à Los Angeles, intitulé Ego Death.
Sur le fil entre commercial et alternatif, The Internet mélange beats RnB, rythmes jazzy et soul des années 60. Le groupe, mené par la chanteuse androgyne Syd Tha Kyd, se compose de musiciens hors pair respirant le groove. Mention spéciale pour Patrick Paige II qui aura marqué la soirée de ses solos de basse mémorables.
Précédée de ses musiciens, Syd Tha Kyd fait son entrée sur les premières notes de Get Away, plage d’ouverture du dernier album en date, Ego Death, sorti l’été dernier. Un set qui sera d’ailleurs principalement composé de chansons issues de ce troisième opus, à quelques exceptions près.
L’énergie dans la salle est indéniablement positive et le public réagit plutôt favorablement aux appels de la chanteuse. Notamment lorsqu’elle invite toutes les personnes qui ont connu un « ex qui a foiré » à ponctuer l’excellent titre Just Sayin/I Tried de « You fucked up! », scandés en rythme et en cœur.
On avait apprécié Ego Death en version physique, on sera par contre relativement déçu par sa version live, qui débouchera sur une prestation aux allures de montagnes russes, alternant entre montées captivantes et descentes plutôt ennuyantes. Un ressenti qui n’altère en rien notre intérêt pour cette jeune formation audacieuse à l’avenir prometteur.