En ce 10 novembre, veille de jour férié, le rendez-vous est fixé à l’AB Club, pour les concerts des Gantois de The Black Heart Rebellion (TBHR) et de Kiss The Anus Of A Black Cat. Les deux groupes viennent tout juste de sortir leurs nouvelles plaques respectives chez 9000 Records. Une occasion rêvée de voir ce que cela donne en live.
TBHR fait partie de ces groupes qui évoluent, d’album en album, voguant d’une destination à une autre, en gardant la même patte, mais en explorant sans cesse des nouvelles sonorités. Avec des débuts dans la veine post-hardcore, le groupe a troqué sa carapace métallique contre une armure taillée dans l’or fin, aux essences se rapprochant d’arômes tribaux. Depuis Har Nevo, TBHR a découvert de nombreux instruments venus d’ailleurs, utilisés avec brio pour son dernier opus : People, when you see the smoke, do not think it is fields they’re burning.
Le concert commence par le premier titre issu de ce dernier né, Body Breakers, pour continuer sur sa lancée avec Bow And Silk Arrow. Les Gantois sont prêts à démonter le Club, ce soir. Même s’ils semblent un peu à l’étroit sur scène, entourés par leurs multiples instruments, cela ne les empêche nullement de proposer un superbe set. Deux chansons issues du précédent album Har Nevo s’ensuivent, Avraham et l’emblématique Ein Advat. Les comparses nous laissent à peine le temps de respirer, enchaînant quasi sans pause une série de nouvelles ballades aux inspirations mystiques, dont Dorsem et le premier single de ce nouvel opus : Near To Fire For Bricks. TBHR éblouit par son audace. Une performance qui se terminera, comme l’album, par le singulier Violent Love.
On se remet tout juste de ce superbe set quand Kiss The Anus Of A Black Cat entre en scène. Emmené par le charismatique Stef Irritant depuis 2005, le quartet lance sa fureur post-punk aux allures industrielles avec de nouveaux titres comme Lying, To Live Vicariously et Semantics. Ruins, du précédent opus (Weltuntergangstimmung), plonge le public au cœur de l’obscurité, tout comme Drone For Conan. A cet instant, on ne peut s’empêcher de penser que Stefan Irritant a de réelles similitudes vocales avec un grand nom du genre : Monsieur Peter Murphy. Le public est d’humeur dansante, ce soir, à l’AB Club même quand le groupe entonne le sombre Be The Death Of Me ou qu’on se laisse emporter par Evening Of Light et Walls And Ways To Hide. Un rappel plus tard, Kiss The Anus Of A Black Cat achève de nous convaincre que ses mélodies nébuleuses ne sont à manquer sous aucun prétexte.
Une addition double gagnante pour cette soirée estampillée Autumn Falls.
Nancy Junion