Avril 2021. Voilà plus d’un an que les sorties sont soit restreintes, soit inexistantes. Après une période hybride entre juin et septembre 2020, où les mélomanes ont pu assister à des concerts sous de strictes conditions, on est depuis revenu à la case zéro live en physique. À l’ordre du jour : les livetreams. Et en la matière, le Roadburn, festival tilburgeois où les niches metal, psyché et stoner (et plus si affinités) se croisent depuis des années maintenant, a ouvert la voie avec une édition 2021 des plus qualitatives : le Roadburn Redux.
Pandémie oblige, le Roadburn a dû se réinventer. Cette année, il nous a donc offert sa version Redux. Cette édition en ligne se déroulait du jeudi 15 avril au dimanche 18 avril, via une plateforme, spécialement développée pour l’occasion, regroupant les livestreams et bien plus encore : des articles, des documentaires, des podcasts, des talks, des sets exclusifs, des premières audio et vidéo, ainsi que des cartes blanches à Svart Records et Pelagic Records. Un programme proposé gracieusement, avec un discret appel aux dons.
À défaut de pouvoir y participer physiquement, les Roadburneur·euse·s ont pu se délecter de toutes ces pépites en ligne. La plateforme offrait aussi la possibilité de se connecter à un chat pour échanger avec les autres festivalier·ière·s, mais également de se créer un personnage dans le Pit Stop, une sorte de village interactif en ligne, pour voguer entre les salles digitales.
Plus de 75 000 personnes se sont connectées pendant le Roadburn Redux. 75 000 spectateur·rice·s qui sont venu·e·s savourer les prestations de 83 groupes, dont huit formations belges, seize du Nord de l’Europe, onze du Sud, et 21 des États-Unis. Chapeau bas aux organisateur·rice·s de cette édition digitale sans faille : qu’on ait branché son ordinateur sur ses baffles haute définition ou non, le son était d’une extrême qualité.
On retiendra les prestations uniques d’Emptiness, et les volutes fantomatiques de leur dernier album en date (Vide), joué en intégralité et pour la première fois pendant le Redux ; les notes sombres et douces-amères de GOLD ; le mini set de trois morceaux, dont un jamais joué en live, de Jo Quail ; ce tout nouveau titre de Year of No Light qui ravit les oreilles ; la performance hypnotisante de Neptunian Maximalism ; et, cerises sur le gâteau de ce Roadburn digital, The Nest (projet parallèle de membres de Wolvennest) et Wolvennest présentant pour la première fois son dernier né (Temple) en live. Ces deux sets nous ont complètement retourné les tripes, et celles des participant·e·s à en lire les commentaires. On espère bien voir prochainement sortir une version enregistrée de la performance de The Nest, qui était totalement incroyable.
Merci Roadburn et 013, de nous avoir proposé cette édition en ligne ! Espérons qu’en 2022 on puisse se rendre à Tilburg en chair et en os, pour secouer nos crinières dans vos salles emblématiques.
Nancy Junion