Sorti il y a un peu plus d’un mois, Icarus Fall, troisième EP des Normands de Red Forest, surfe sur la même recette que ses prédécesseurs. Avec une facilité déconcertante, le quatuor de Caen parvient à enchaîner moments calmes et planants, et fulgurances rock flirtant parfois avec le métal et le punk.
Aérien, c’est le mot qui décrit le mieux cet opus, l’image satellitaire de la pochette vient d’ailleurs renforcer cette idée. Tout comme le nom de ce nouvel essai évoquant, vous l’aurez compris, le mythe grec d’Icare qui, tentant de s’approcher au plus près du soleil, se brûla les ailes. La grande force de Red Forest est, que ce soit dans ce nouvel EP ou dans les précédents, de parvenir à créer des ambiances qui contiennent tantôt une grande dose de plénitude, tantôt une violence sous-jacente. Quelques passages ne dénatureraient d’ailleurs pas la bande-son de certains films.
Toutefois, malgré l’efficacité incontestable de sa musique, la similarité des mélodies de ses morceaux, au même titre que l’absence totale de chant et la longueur de ses chansons (près de sept minutes pour certaines), peuvent s’avérer dérangeantes pour les profanes. Rappelons tout de même que cela fait partie intégrante du style post-rock qui fait la part belle aux instruments et aux ambiances.
Mais ne soyons pas tatillons, ces quelques constatations ne gâchent en rien le plaisir d’écoute. Si vous ne connaissez pas Red Forest, foncez, car soutenir ce genre de groupe c’est aussi soutenir l’avenir de la musique rock en France et ça, c’est vital !
Merlin Brohez