Pour la première soirée terroir Puur Belge, où différents talents du pays sont mis à l’honneur, la salle molenbeekoise du Vaartkapoen recevait Steak Number Eight, The Progerians et The K. : de quoi célébrer noblement le rock/sludge/métal belge !
Les Liégeois de The K. ouvrent le bal avec leur noise rock puissant. Sigfried Burroughs à la batterie (remplacé ce soir par Gil Chevigné), Geoffrey Mornard à la basse et Sebastian von Landau, le chanteur-guitariste en slip, génèrent une énergie brutale et communicative, échafaudant l’ambiance électrique et survoltée de la soirée. Ils finissent même, sans doute dans un esprit de rapprochement avec un public déjà acquis à leur cause, par carrément descendre tous leurs instruments dans le pit pour nous offrir un dernier morceau endiablé !
Puis, place à la puissance fabuleuse du trio The Progerians. Digne représentant du sludge/punk/rock belge, il envoie du très lourd, émerveillant l’audience composée d’une bonne partie de ses amis de la scène rock-métal bruxelloise. L’ambiance sombre de sa surprenante atmosphère, renforcée par le vidjing de a Thousand Lost Civilizations, exalte la foule. Les rythmes lourds du sludge associés à l’énergie du punk commencent à altérer les perceptions sensorielles. L’ardeur de Thomas De Vylder (batterie), l’aisance de Piotr W. Osburne (basse) et la virtuosité de Fabrice Fardelli (guitare), tous trois y allant de la voix pour générer une harmonie incomparable, auront définitivement élevé le VK dans les hauteurs lourdes et atmosphériques du rock le plus pur.
Voir Steak Number Eight, habitué des énormes scènes du Graspop Metal Meeting, Pukkelpop, Ghost Fest ou du Paaspop, sur la ‘petite’ scène du VK est un vrai ravissement pour les yeux et les oreilles. À peine arrivé et déjà Cis Deman, le guitariste, nous enchante de ses solos savoureux. Joris Casier et Jesse Surmont, respectivement batteur et bassiste, délectent une foule surexcitée de leurs saccades et breaks. Porté par la voie du très charismatique chanteur-guitariste Brent Vanneste, la formation de Wevelgem transporte la salle dans un voyage stoner/rock/sludge/métal rappelant les meilleurs groupes du genre et montrant à quel point elle a sa place au sein du gratin du rock. Sa puissance incomparable provoque l’hystérie dans le public. Steak Number Eight (en hommage à une chanson de Voidpoint) est venu nous présenter son troisième album, Kosmokoma, à découvrir d’urgence !
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils excellent autant sur scène qu’en studio puisque l’exactitude des arrangements et l’équilibre entre les membres du groupe sont quasi absolus. Seule ombre au tableau : une alarme qui s’est mise à sonner au moment où l’intensité musicale était telle qu’elle aurait presque pu passer inaperçue. On aurait dit une alerte à la qualité beaucoup trop élevée de leur musique ! Une soirée mémorable qui démontre, une fois de plus, la puissance inouïe de la scène rock belge.
Olivier Sipesaque