Vendredi 2 décembre dernier, pour la troisième soirée Puur Belge, le VK proposait un florilège de la scène punk rock nationale. Ambiance électrique dans la salle molenbeekoise où on a pu constater, une fois de plus, la qualité exceptionnelle de la musique belge.
Tout commence avec Massis. Quatre gars qui produisent un son instrumental bien lourd et innovant. Ce soir, ils hypnotisent le public et font preuve d’un savoir faire savoureux pour les amateurs de rock brut et classique.
My Diligence enchaîne avec son hard rock puissant. Sa musique ressemble à un cocktail multivitaminé d’énergie électrique saturée. Le trio nous emmène dans un voyage stoner rock rappelant les Queens of the Stone Age, At The Drive In ou Clutch. John Sailor (guitare/chant), François Peeters (guitare) et Gabriel Marlier (batterie) maîtrisent parfaitement la force qui émane de leur son, provoquant les hochements de tête frénétiques du public. Ils nous offrent un show rodé qui mettra tout le monde d’accord sur le fait qu’ils ‘déchirent’. On attend avec impatience leur troisième album qui devrait sortir prochainement.
Arrive alors It It Anita. Avec ses deux chanteurs, Mike Goffard et Damien Aresta, la formation liégeoise plonge la salle dans l’atmosphère noise dark des années 90, mélangeant les passages calmes et planants avec un déchaînement de rythmes saccadés tantôt punk, tantôt sludge. Le groupe génère un son expérimental et redoutable qui emporte la foule. Très prolifique, il a sorti trois albums en trois ans, dont les deux derniers ont été enregistrés par John Agnello (Sonic Youth, Dinosaur Jr.) et sont parus sur son propre label : Luik Records. C’est vraiment agréable de les voir s’amuser sur scène, nous plongeant dans leur univers captivant, riche de multiples influences.
Cocaine Piss entame à peine son show et déjà l’énergie auditivement transmissible du groupe se répand. Comme à son habitude, sa chanteuse hyperactive, Aurélie poppins, est très proche de son auditoire : elle passera d’ailleurs tout le set dans le pit, nous conviant à la suivre dans sa transe. Une sorte d’euphorie collective contamine le public en admiration devant la ferveur quasi mystique de cette leader charismatique. Les Liégeois nous plongent dans l’univers punk grunge des années 70. Leur dernier album, The Dancer, a été enregistré à Chicago avec le célèbre producteur Steve Albini (Nirvana, Pixies) chez Hypertension Records. Curiosités audio et visuelles, leurs morceaux courts et intenses, électrisés par la basse de Julien Diels, la guitare de Matthias Estelles Y Carrion et la batterie de Yannick Tönnes, s’enchaînent comme une tempête sonore, galvanisant brutalement cette folie enchantée.
Encore une soirée qui démontre à quel point la scène musicale belge, mise en évidence par l’organisation irréprochable des soirées Puur Belge du VK, est plus vivante que jamais, s’autorisant toutes les transgressions et mélangeant le meilleur des époques passées.
Olivier Sipesaque