Fin mai, l’heure des festivités a sonné! Direction la playa, et le Parc del Forum, pour le prestigieux festival barcelonais : Primavera Sound. Quatre jours pour découvrir le must de la pop, du rock et de l’électro.
He´s in fashion
Nous n’avons jamais dit que la mode hipster était cheap. Elle peut aussi parfois avoir un certain prix. Cependant, l’aficionado du mouvement trouve en général tout ce qu’il lui faut en se baladant dans les rayons d’une grande chaîne suédoise, et harmonise son style en trouvant des pièces uniques en seconde main. Au Primavera, nous faisons face à un nouveau genre : le bourg’hipsta. Il n’est pas forcément passé par la Suède ou le vintage, et il en est probablement à l’étape supérieure : la griffe. Entendons par là que de nombreux festivaliers auront soigneusement sélectionné les pièces qui feront leur look printanier. Les motifs fleuris sont les grands gagnants, surtout en mode Hawaï. Hibiscus et autres fleurs de Tiaré sont arborées avec fierté par le mélomane amateur, et il les porte encore mieux que sa copine qui, malgré son minishort seyant, passe quasi inaperçue. Oui, car la question mode, en 2014, c’est surtout aux mecs qu’on la doit. Ils sont nombreux à passer par la case barbier ou à afficher la coupe banane version 2.0. L’homo festivalis mâle prend enfin sa revanche. Et aux groupes de se féliciter de ne pas uniquement jouer face à la mer, mais aussi, dans une certaine mesure, devant un parterre de fleurs.
Vamos al Parc del Forum
Le Primavera Sound, c’est presque une semaine entière de musique, au Parc del Forum, mais aussi dans plusieurs endroits sélectionnés dans la capitale catalane. Après une tentative manquée de voir le DJ set de Hot Chip en off site, au Teatro Principal (la file longue à n’en pas finir est franchement décourageante), on fait notre side B du côté du Barri Gotic et on va siroter un cocktail Sarah Connor ou Myagi San au Polaroid, bar kitsch formaté 80’s. L’ambiance n’est pas là ce soir, mais la musique est bonne. Pour la petite histoire, on y découvre un groupe espagnol phare des années synthétiques : La Mode. On s’essaie ensuite à l’ambiance du Manchie. Pardon, le Manchester. Le bar est rempli, la foule plutôt alternative, et comme son nom l’indique : la bande son est composée de titres ayant fait la gloire Mancunienne.
ATP vs Off site
Mercredi, c’est le jour gratuit au Parc, avec entre autres Sky Ferreira (aussi égérie de mode) et la fierté nationale depuis un moment : Stromae. C’est aussi un jour assez mouillé. Alors… Primavera pluvieux, Primavera heureux? Stromae arrive sur la scène ATP (pour « All Tomorrow Parties ») avec une vingtaine de minutes de retard, mais reste accueilli par un public enthousiaste. Il met directement l’ambiance en nous faisant notre fête. Il met les règles du jeu en route, pour être ensuite formidable pendant tout son set. Les fans belges sont là, mais pas seulement. C’est une audience très variée, et curieuse, qui est venue voir le dandy dance. Un Alors on danse teinté de beats 90’s sera bien entendu un moment fort. Sky Ferreira prendra ensuite les rênes de l’ATP, après la trêve du crachin, mais on décide de tenter une entrée à la Sala Apolo pour y voir les ricains du BJM (Brian Jonestown Massacre). Encore une tentative ratée. Les videurs passent dans la file, informant le public que cela ne sert à rien d’attendre, que c’est complet. Mierda! Au Barts, on s’arrête devant Shellac et on est un peu déçu. Déjà en 2013 ils étaient limite. Mais là, on se dit qu’à un moment il vaut mieux s’arrêter plutôt que de continuer, surtout si c’est pour montrer qu’on est blasé.
Les concerts off site, c’est une super idée. Cela rend le Primavera encore plus exclusif et unique. Un peu trop exclusif, d’ailleurs, car des milliers de festivaliers n’auront pas eu la chance de voir un seul concert ou DJ set. Il faudra trouver plus d’endroits pour les prochaines éditions!
Nancy Junion