Il fallait arriver tôt au VK, ce vendredi 18 novembre, si on voulait savourer la triplette sonore proposée. Ce soir, il l’a joué un peu trop serré, au propre comme au figuré : ouverture des portes à 19h30, premier concert à 19h45, soit impossible à voir pour ceux arrivés à l’heure, et même avant. La queue est interminable, va dans les deux sens de la rue, et cela prend le temps qu’il faut, pour scanner ou déchirer les tickets.
Bref, après avoir badiné avec les braves dans la file d’attente, on arrive enfin à se glisser dans la salle… pour en faire une autre : celle pour les jetons boissons. Avec un monde pareil, autant déjà faire des réserves ! Les sésames en main (double ration s’il-vous-plaît), on se faufile jusqu’aux environs de la console son, pour se plonger dans ce qui est malheureusement déjà le dernier morceau des Suédois de pg.lost. Il est 20h30, et damn, parfois on se dit que le quart d’heure académique, dans ce cas, ne ferait pas de tort.
On se retourne et bam ! Il semble que tout le monde soit finalement arrivé à bon port. Alors qu’une belle partie de la foule se dirige vers le bar, la team BeCult navigue entre les eaux pour se retrouver au premier rang. Mais ce n’est pas l’idéal, si on veut percevoir les chants célestes des gars d’Alcest. Deux superbes premiers titres, Onyx et Kodama, n’annoncent que du bon. C’est décidé, au troisième morceau (Je Suis D’ailleurs), on se glisse tant bien que mal au centre, et c’est là qu’on commence vraiment à apprécier les mélodies du groupe français.
Groupe de black metal à ses débuts, il y a une quinzaine d’années, Alcest a évolué vers un style post-black metal avec des couches de shoegaze. Deux genres s’entremêlant parfaitement dans les morceaux joués ce soir, dont un sublime Oiseau de Proie et un Délivrance très justement placé en fin de set. On aimerait bien encore entendre quelques chansons, mais le temps passe, et c’est bientôt au tour des très attendus Mono de prendre place sur scène. On a à peine le temps de se resservir un verre, de passer au petit coin, que la salle déborde déjà de monde. On essaie en vain de rejoindre l’avant. Et c’est en définitive au niveau de la console son qu’on trouve refuge, juste derrière cinq grands mecs qui ont deux têtes de plus que nous.
Il fait mourant de chaud, ce soir. Durant le concert, plusieurs personnes installées en frontstage se dirigeront d’ailleurs vers le fond de la salle. On tente de scruter au loin les excellents MONO, mais on voit à peine la bassiste Tamaki Kunishi, les autres musiciens étant la plupart du temps assis. Une tournée de presque deux mois sans pause, ça doit fatiguer… Mais c’est dommage pour tous ceux qui ne sont pas dans les quinze premières rangées. Enfin, on peut toujours fermer les yeux et se laisser voguer entre les notes d’Ashes in the Snow, de Dream Odyssey ou de Recoil, Ignite. Le groupe japonais terminera par un explosif Requiem for Hell, tout à fait approprié à la chaleur régnant au VK ce soir.
Nancy Junion