Angélique, 60 ans, travaille dans des cabarets quelque part prêt de la frontière allemande. Son monde, c’est la nuit, les rencontres, l’alcool… Mais un jour, un client régulier lui fait une demande en mariage. C’est l’occasion pour Angélique de se ranger et d’essayer de se rapprocher de ses enfants, ce qui ne se fera pas sans conflits ou questionnements de sa part.
Les trois réalisateurs de Party Girl nous proposent une histoire en somme assez simple, à la limite du banal. L’actrice principale y incarne son propre rôle, ainsi que ses enfants, dont Samuel Thies, l’homme à la base du projet, également co-auteur/réalisateur du film.
L’histoire est calquée sur un épisode réel de la vie d’Angélique, légèrement remanié pour les besoin de la fiction. Les autres acteurs sont tous des comédiens non professionnels habitant la région. L’immersion dans l’univers d’Angélique est donc totale, dans une approche qui lorgne indiscutablement du côté du documentaire et du film à caractère social, dans le sens noble du terme. Il s’agit en effet ici de monter un milieu au plus proche de son intimité, de montrer avec intelligence comment chacun vit sa place dans la société et dans la structure familiale, sans pour autant qu’un message appuyé ne vienne dénaturer ce qu’il y a de vivant, de brut.
Au fil de la narration, ce long-métrage se focalise autour du personnage d’Angélique, essayant de décrire – sans jamais nous permettre de cerner complètement – la psychologie, les conflits intérieurs d’une femme « hors norme », qui ne marche qu’à l’élan vital. Le montage, d’une précision exemplaire, arrive maintenir l’équilibre entre les moments de respiration et les moments où l’émotion vient prendre dessus, chaque scène venant apporter sa contribution à un ensemble cohérent.
Au final, Party Girl est un film assez perturbant, aux émotions contrastées, qui a sûrement amplement mérité sa Palme d’Or à Cannes.
Alexis D.