Rendez-vous était pris ce mercredi 26 octobre 2016 pour découvrir les nouveaux albums respectifs de Billions of Comrades, Rondate – dont la release party officielle avait lieu deux jours plus tard à Tubize – et du groupe indie rock russe Motorama, Dialogues, sorti peu avant le 21 du mois.
Billions of Comrades réussit le tour de force de d’ores et déjà faire l’objet de plusieurs critiques extrêmement positives, très peu de temps avant la sortie de son second opus. Sans les brosser dans le sens du poil, on ne peut qu’affirmer que ces réactions sont totalement justifiées. La voix de Johnathan Manzitto est éclatante mais se montre également extrêmement généreuse, en laissant la part belle au trio clavier/guitare/batterie, notamment sur le petit bijou 100% instrumental qu’est Posse et le titre éponyme de l’album, Rondate, où le chanteur se met en retrait pour n’intervenir qu’à mi-morceau. Un disque très réussi que ce concert du 26 octobre n’a malheureusement pas permis de glorifier, et ce en raison d’une absence de justesse technique : la voix était difficilement audible, ce qui a contrario n’est vraiment pas le cas à l’écoute de l’album.
Autre petit bonheur auditif : Dialogues. Après Calendar sorti en 2012, Alps qui les a fait connaître l’année suivante et Poverty paru en janvier dernier, les très prolifiques russes de Motorama étaient au Botanique pour nous présenter leur nouvelle plaque. Lorsque le groupe monte sur scène, une petite appréhension nous hante, tant les membres de la formation – de par leur allure austère et sérieuse – ressemblent davantage à des astrophysiciens en goguette qu’aux fers de lance du rock alternatif made in Russia. Mais une fois que les lumières s’éteignent, que les instruments s’éveillent et que le chanteur Vladislav Parshin s’approche du micro, ce sentiment est directement dissipé. Il n’est nullement question d’austérité mais de mélancolie et d’hypersensibilité. Hypersensibilité qui se retrouve dans la teneur des textes traitant de relations personnelles difficiles. Petit coup de coeur à cet égard : le titre I see you qui parle d’un homme qui ne parvient pas à trouver le sommeil tant il est hanté par son amour perdu :
How can I sleep tonight ?
Visions are dancing over my head
No rest for the heart
No rest for the body
How can I sleep tonight ?
When I close my eyes
I see you…
La voix du chanteur a très souvent été comparée à celle de Ian Curtis et il est clair que Motorama est dans la pure tradition cold wave, avec des références manifestes à Joy Division (le côté désespéré en moins). Malgré l’ambiance lourde, les textes courts et l’excellente rythmique des musiciens donnent le sentiment que derrière la difficulté de l’instant présent se cache un futur, un après. Un concert pour la plupart consacré au nouvel album avec, outre le morceau précité, Tell me et Above the clouds, sans pour autant oublier les précédents albums et en particulier Alps avec le magnifique Wind in her hair. Très bon moment !
Et pour conclure, un seul conseil : précipitez-vous sur les albums des groupes de cette soirée !