Il nous a habitué à sa façon très spéciale de raconter des histoires, ces petites fables à la fois marrantes et touchantes. Après le splendide et déjanté The Life Aquatic with Steve Zissou et d’autres films de son cru, Wes Anderson nous emmène, avec Moonrise Kingdom, sur une petite île de la Nouvelle-Angleterre sur les traces de deux jeunes adolescents en manque d’aventures.
Les années 60 battent leur plein mais cette île semble vivre à son propre rythme et avec ses propres habitudes. Sam, orphelin, passe l’été au camp scout Kaki, dirigé par un chef hors du commun qui n’est autre que le fantastique Edward Norton. Un matin, Sam disparaît et c’est le branle-bas de combat dans le campement : il faut absolument le retrouver, même s’il est la risée des Kakis. L’appel est lancé, la police part à sa recherche. Un méconnaissable Bruce Willis officie en tant que responsable au sein des forces de l’ordre de cette petite île. À quelques miles de là, la famille Bishop se rend compte que Suzy, leur adolescente colérique, a également disparu… Et pour cause! Sam et Suzy se sont rencontrés quelques mois auparavant et sont tombés amoureux. Ils ont correspondu pendant tous ces mois et ont mis au point une escapade.
Le film suit à la fois le parcours de Sam et Suzy, du policier, des scouts Kakis et les escarmouches de la famille Bishop. Suzy, jeune rebelle au coeur tendre nous rappelle une certaine Amy Winehouse au même âge : mal dans sa peau mais avec un style déjà bien affirmé. Elle a aussi ce petit air faussement sage qu’Hermione avait à l’époque de la saga Harry Potter. Sam, quant à lui, a un visage qu’on n’oublie pas et une dégaine propre à lui seul.
L’histoire de ce duo de choc, sublimée par un casting de choix, est sans doute l’une des meilleures nouvelles cinématographiques de 2012. Wes Anderson nous a dégoté là deux futures perles du 7e Art et leur a certainement ouvert la voie vers une longue carrière, comme Tim Burton avec Johnny Depp.
Moonrise Kingdom, ou un joli petit film pour les grands enfants en manque de comptines.
Nancy Junion