Ce mardi 12 avril, l’AB Club présentait un double programme plutôt atypique : les Bruxellois de Moaning Cities, aux sonorités très psyché, se produisaient en première partie du groupe anglais aux compos 90’s, Vant.
Le public est relativement mixte ce soir. Les fans du premier combo se mêlent à une horde d’adolescents (des vrais, avec acné et appareils dentaires) venue sautiller aux rythmes de leur groupe préféré. Et ces têtes juvéniles font plaisir à voir. On s’est trop habitué à une moyenne d’âge dépassant la trentaine, ces derniers temps. Nous prenons d’ailleurs place à côté d’une famille complète : papa, maman et leurs deux jeunes filles en fleur. Fier comme un paon, le père raconte à son voisin que son aînée a commencé la guitare, et sa cadette, la batterie. Un futur duo à la White Stripes ? On l’espère… D’ailleurs elles ont déjà vu Jack White en live !
C’est avec un enchantement allant crescendo que ces adolescentes et le reste du public vont savourer les prouesses de Moaning Cities. Il est 20h quand le quatuor arrive dans la salle intimiste de l’AB Club. L’espace restreint encourageant les musiciens à adopter une disposition scénique particulière, ils se présentent de front sur scène, permettant ainsi à l’audience de profiter de chacun d’eux. Les Moaning Cities sont en grande forme ce soir ! Ils entament leur set avec le trippant Shipbreakers et ses accords de sitar envoûtants, suivi par le très Velvet Please to Lose. Les Bruxellois respirent la bonne humeur et « prennent beaucoup de plaisir à jouer à la maison », comme nous le confiera Valerian (guitare et chant) après le concert. Cerise sur le gâteau, le groupe nous offre de nouveaux titres ce soir. Vertigo, Roots and Roses, où la basse s’enflamme, et Sex Sells, où la batterie, à la fois subtile et féroce, s’épanouit pleinement. Moaning Cities irradie véritablement les spectateurs, grâce à son harmonie scénique et ses nouveaux morceaux très énergiques. Hâte d’entendre le futur LP prévu pour la rentrée !
Chaussés de Vans et de Dr Martens, portant le jeans troué ou le futal à carreaux et arborant fièrement un t-shirt Slint, les jeunes trublions de Vant nous emmènent d’entrée de jeu dans les 90’s. Ils enchaînent les titres, non sans nous rappeler Bush, Nada Surf, Offspring ou Guano Apes, mais sans le son crade de l’époque. Le chanteur marque le coup en prenant la parole avant le troisième morceau, dédiant tout spécialement le titre Peace and Love au public belge présent dans la salle. Une guitare est suspendue à un pied de micro que le frontman n’hésite pas à malmener avec une sorte de baguette, munie d’une grosse boule (la touche Lee Ranaldo peut-être ?). Les tracks défilent devant un public enthousiaste, pogotant gentiment, s’essayant au stage diving et reprenant en chœur le dernier hit du groupe : Parking Lot.
Moins motivés par le set des Vant que ses jeunes fans, une question nous vient à l’esprit : les Anglais pourraient-ils relancer le rock sur les ondes FM ? Ils feront en tous cas danser les foules lors de plusieurs festivals cet été. Affaire à suivre, donc.
Nancy Junion