Il y a de cela maintenant un petit moment, la salle molenbeekoise Vaartkapoen, aka le VK, accueillait en ses murs la formation nippone Minami Deutsch. Comme il n’est jamais trop tard pour se remémorer les bonnes choses, voici un menu retour sur une prestation attendue.
Dans la vie, il y a parfois de ces contrariétés, comme de découvrir avec enthousiasme un groupe près d’une semaine après son passage en Belgique. Par chance et grande joie, le VK fut là pour combler cette frustration, en le programmant lors de la tournée promo de With Dim Light, son second opus, sorti comme le précédent sur Guruguru Brain.
Après un sold out au Bunker, on s’attendait donc à une nouvelle salle comble pour ce petit bijou de la vague neo-kraut. Étrangement, c’est hélas un public clairsemé qui attendait les Japonais pour démarrer leur prestation.
Le groupe entame donc avec toute la réserve typique de ses origines une première chanson qui ne tarde pas à donner le ton du live. Avec la subtilité et la force d’un bon ancrage krautrock, le climat musical se construit au fil des minutes et des sons. Le jeu est fin et la tension monte tandis que des vagues de riffs inondent la salle au public encore timide. Mais la force de ces musiciens est bien là, ils parviennent magnifiquement à construire les ambiances et développer une atmosphère. Dès le départ, on est satisfaits d’être venus, on se fait prendre à force de progressions mélodiques et on finit par exulter.
Ils entament des extraits de leur dernier album et on s’étonne de les entendre sonner comme du jazz. Même si on n’accroche pas autant à cette nouvelle direction, on est forcé de constater la qualité de leur jeu et, finalement, d’y prendre goût. C’est avec satisfaction qu’on reconnaît Futsu Ni Ikenai ou Sunrise, Sunset, issus de leur magnifique premier album éponyme.
Touchés par le désarroi au départ visible sur leurs visages face à une salle si peu remplie, c’est avec une pointe de soulagement qu’on observe finalement le monde affluer. Les corps se dérident et les musiciens s’épanouissent sur scène à mesure que le auditeurs entrent dans une transe, parfois presque incontrôlable. Car oui, ils font cet effet. Ils plongent les foules (autant qu’eux-mêmes) dans leurs compositions si bien construites. Les applaudissements fusent et le groupe répond de plus en plus joyeusement à la liesse qui se propage.
Dans l’impossibilité de voir le groupe quitter la scène précocement, le public l’acclame et en redemande vigoureusement. Et là, les Nippons nous servent en guise de final, leur très espéré et majestueux Tunnel qui achèvera de faire monter l’ambiance dans un soupir de satisfaction partagée. Minami Deutsch à l’instar d’autres excellents groupes japonais est incontestablement à écouter chez soi et, plus encore, à voir en live dès que l’occasion se (re)présente !