Comme chaque année, le Botanique nous gratifie intensivement, le temps de ses Nuits, d’une programmation aussi riche que variée. C’est à l’instar de celle-ci que la soirée du 13 mai, annoncée sold out, ramena une foule diverse et hétéroclite sous son chapiteau. Au programme : Joys as a Toy, Bon Voyage Organisation, Fùgù Mango et La Femme.
Ayant manqué les premières prestations du jour, on se laisse dire que « Joy as a Toy est un bon groupe de pop belge mais qu’il n’a pas su réveiller le public de cette Nuit et que le concert de Bon Voyage Organisation était funky sans pour autant retourner les esprits. »
Mais voilà que la nouvelle sensation belge du moment, Fùgù Mango, présente ce soir pour la release de son attendu EP Mango Chicks, démarre et entraîne une vague de spectateurs vers l’avant du chapiteau. Le public est chic, branché, un peu bobo et se trémousse en espadrilles sur les compos pop-tribal des frères Lontie, membres fondateurs des Bikinians. Ces douces sonorités ne manqueront pas de pousser vers le bar une partie de l’audience, moins encline à l’ambiance Esperanzah! et présente pour la tête d’affiche du soir.
C’est donc après un certain nombre de bières que le chapiteau se remplit, ce coup-ci entièrement, à l’arrivée de La Femme. Le concert démarre en douceur mais très vite l’ambiance s’échauffe. Il faut dire que le sextuor français sait allier les genres et les ambiances, mêlant sonorités sixties teintées de surf music à des synthés cold wave. L’aventure a démarré en 2010 pour la bande de fanfarons mais c’est en 2013, avec Psycho Tropical Berlin, qu’ils embrasent la critique, raflant au passage une victoire de la musique.
De passage au Cinquantenaire en 2014, à l’occasion de la Fête de la Musique, ils n’avaient pas marqué les esprits. Le contexte précédent ne facilitant sans doute pas leur mission festive, c’est un rattrapage plus-que-réussi qu’ils nous proposent ce 13 mai. Sans être parfaits, ils savent s’y prendre avec le public et nous communiquent aisément leur enthousiasme. C’est ainsi que malgré des voix pas toujours justes et de nouvelles compositions un peu moins prenantes, le chapiteau finira dans la fête générale, stage diving compris.
Le groupe nous fait planer à rallonge (et grand plaisir) sur It’s time to wake up, poursuivant presque directement avec ses tubes Sur La Planche et Antitaxi, scellant le destin de cette soirée survoltée. La foule danse, s’excite et en demande encore et encore. Le groupe reviendra donc pour un rappel qui s’achèvera en une sorte de « n’importe quoi », laissant une douce impression de Cheree de Suicide.
Le cœur vibrant encore du son de ce capharnaüm et le sourire aux lèvres, nous nous sentons fin prêts pour une nuit de folie !