Ce 6 novembre, le Grand Manège accueillait Lucrecia Dalt, Forma X et Slow Magic. Une soirée de performances organisée dans le cadre des Beautés Soniques, en marge du KIKK (festival international des cultures numériques et créatives).
A deux pas de la Place d’Armes, centre nerveux de la capitale wallonne, le Grand Manège est l’endroit idéal pour abriter les manifestations culturelles nécessitant une grande surface brute. Témoin de l’architecture industrielle, ce bâtiment sans fenêtres et tout en briques est divisé en deux parties. Dans l’avant-salle, quelques fauteuils offrent leur assise moelleuse à qui le souhaite. Au bar, les bières spéciales s’affichent aux côtés de la traditionnelle pils, pour le plus grand bonheur des amateurs de houblon.
C’est dans ce décor apaisant que la colombienne Lucrecia Dalt entame sa prestation. Vêtue d’une robe rouge partiellement couverte par un long gilet noir, elle s’installe seule derrière ses machines, une basse en bandoulière. La demoiselle sample et assemble des sons, voguant entre les ambiances. Des sons sur lesquels elle pose sa voix aux accents portisheadiens. Perturbée par quelques problèmes techniques, elle semble patauger en début de set. Puis, soutenue par un public réceptif à ses expérimentations sonores, elle reprend petit à petit ses esprits et nous gratifie de quelques compositions plutôt agréables. Notons tout de même le niveau sonore beaucoup trop élevé de certains bruits aigus, forçant par moments les spectateurs venus sans protections auditives à se boucher les oreilles.
Passons maintenant dans la grande salle où Forma X a pris ses quartiers. Forma X, c’est l’association du duo de VJ’s Vision Nocturne et de l’artiste Rawakari. Ensemble, ils ont imaginé le concept de cette installation dans laquelle les sonorités électro minimalistes du musicien génèrent des créations visuelles abstraites sur une structure cubique. Une performance créative qui laisse le spectateur rêveur face aux paysages géométriques qui se font et se défont sous ses yeux.
Mais la tête d’affiche de cette soirée sur fond de nouvelles technologies était sans conteste Slow Magic. Planqué derrière son masque tribal bigarré, l’énigmatique compositeur/producteur américain jongle parfaitement entre les roulements frénétiques de sa batterie et son matos hi-tech. Sautillant et très attentif à son public (qu’il remercie régulièrement en formant un petit coeur du bout de ses doigts), il n’hésite pas à descendre à plusieurs reprises dans la fosse, un élément de batterie à la main, continuant dès lors ses élucubrations percussives au milieu de la foule. Une grosse heure de set durant laquelle on reconnaîtra quelques covers comme celle de l’excellent titre I’m God de Clams Casino ou encore le célèbre Say My Name des Destiny’s Child. Une belle énergie pour une prestation captivante (quoiqu’un peu répétitive) de ce petit prodige de la chillwave!