Samedi 19 janvier 2019. Ce soir, on a rendez-vous avec Jessica93 au Magasin 4. Deux premières parties sont prévues sur cette date organisée par A Thousand Lost Civilizations : Meat Heart et Black Salvation. Récit d’une soirée de concerts en trois teintes.
Il est 20h30 lorsque l’on arrive dans l’antre bruxellois de la musique underground. Les portes sont ouvertes depuis une heure maintenant mais la salle est encore très peu remplie. Sur scène, Meat Heart, entame le dernier titre de sa setlist. Impossible pour nous donc de vous donner nos impressions sur sa prestation. Ce qu’on peut vous dire, par contre, c’est que ce duo masculin-féminin est le side project de Jeremie Bézier, chanteur-bassiste du groupe de black metal atmosphérique belge Emptiness, et qu’il a vu le jour en 2018. Les quelques titres mis en ligne sur la chaîne YouTube de cette toute jeune formation vous permettront de vous faire une idée de son univers. Intéressant mais pas tout à fait notre tasse de thé.
Trente minutes plus tard, on écourte notre conversation pour rejoindre le frontstage et se balancer en cadence au son des compos du groupe allemand Black Salvation. Formé en 2009 par le guitariste/chanteur Paul Schlesier, le groupe a jammé pendant des années avant de sortir son premier album en 2014 : In Deep Circles. Mélange de rock psyché et de grunge, sa musique caresse délicatement nos oreilles contrairement à la voix du chanteur qui a du mal à passer, d’autant plus en live que sur album. Dommage car les rythmes entêtants et les différentes influences brassées dans la musique du groupe nous plaisent beaucoup.
21h. Geoffroy Laporte (Geoff pour les intimes) s’installe sur scène. Test boîte à rythme. Ok, ça fonctionne… Face à nous, un pied de micro. De part et d’autre de ce pied, une guitare et une basse sont posées à même le sol, non loin d’une rangée de pédales d’effet. Le visage en partie couvert par ses longs cheveux, il passe sans transition du line check aux premiers accords de Sweet Dreams, sorti en 2013 sur l’album Who Cares. Le silence règne dans l’audience très attentive ce soir. Tantôt seul sur scène, tantôt entouré d’un band, Geoff arpente les scènes européennes depuis 2010. En 2015, son troisième album Rise – dont la plupart des titres joués aujourd’hui sont issus – est distribué aux États-Unis. Les ingrédients du succès ? Des racines post-punk, une rythmique martiale, des nappes de guitare aigües, des basses graves et une voix trainante qui se perd dans une réverbe constante.
Avec quatre albums à son actif, dont le dernier en date s’intitule Guilty Species, le multi-instrumentiste français pourrait jouer des heures sans nous lasser. Mais il y a un horaire à respecter. Ce soir, Jessica93 se produit dans sa version one-man band, ce qui n’est pas pour nous déplaire, la plupart des échos sur la formule groupe étant plutôt mitigés. Uranus, Karmic Debt, Endless, Now, Bed Bugs, Asylum et, en guise de final, Inertia. Les titres défilent, on ferme les yeux et se laisse emporter par les boucles hypnotiques de cet univers sombre et mélancolique. Quoi ? C’est déjà fini !
Ce soir un petit gars du 9-3 nous a prouvé qu’il n’y a pas besoin d’être dix sur scène pour faire vibrer un public et que la musique c’est avant tout une histoire de sincérité.