Projet solo du bruxellois Marc De Backer qui a notamment joué aux côtés de Dog Eat Dog, de Mucky Pup et de Mud Flow, Mongolito propose une musique essentiellement instrumentale basée sur des boucles de guitare. Boucles mises en valeur par des effets que ce guitariste de talent maîtrise à la perfection. En attendant la sortie de son premier album officiel Acedia (Hau Ruck Records), BeCult vous propose de découvrir l’interview de cet artiste aux multiples visages.
Tu as toujours joué dans des groupes. Qu’est-ce qui t’as poussé à te lancer dans un projet solo ?
J’ai découvert il y a quelques années une machine magique qui me permet d’enregistrer plusieurs instruments simultanément et de sonner presque comme un groupe au complet. Déjà avant ça j’enregistrais des sons et ce que j’appelle des « thèmes » sur une 4-pistes k7. En plus, je ne dois plus organiser de répétitions à des heures précises. Je peux enregistrer chez moi, tard le soir, quand je veux, ce qui m’aide à être beaucoup plus spontané. Mais au départ je ne pensais pas faire des concerts avec ce projet. C’est une connaissance (Jean D.L.) qui m’a invité à jouer un jour et c’est à ce moment là que Mongolito a vraiment commencé à exister.
Dans Mongolito, tu exploites pas mal l’aspect visuel lors de tes prestations scéniques, que ce soit à travers le VJing ou à travers l’apparence de ton personnage. Penses-tu que ce soit un passage obligé quand on est seul sur scène ?
Au moment où je me suis dit que j’allais jouer mes morceaux (thèmes) devant un public, j’ai directement pensé aux projections et au masque. Je me suis dit qu’il fallait que quelque chose de visuel se passe. Mais ce n’est pas un passage obligé. Mon but est simplement de créer une atmosphère.
La musique donne souvent naissance à des émotions. Quel genre d’émotions souhaites-tu faire passer à tes auditeurs ?
J’aimerais que les gens se focalisent sur les images quand je joue et qu’ils soient emmenés dans une sorte de trip. Le problème pour ça c’est qu’il faut jouer dans de bonnes conditions. J’aimerais faire des concerts dans des endroits un peu insolites, différents des clubs habituels. J’imagine aussi le concept de Mongolito comme une sorte d’installation et, sur scène, je place le matériel de façon bien précise, quand j’en ai l’occasion…
Mongolito c’est avant tout de l’instrumental. Penses-tu un jour développer le côté « chant » ?
Non, pas de chant au programme mais, sur certains thèmes, j’utilise des voix qui récitent un texte ou une phrase en boucle. J’enregistre aussi quelques fois ma propre voix pour créer différents sons que je fais ensuite passer à travers différents effets… mais ce n’est jamais du chant à proprement parler.
En parallèle de la sortie de ton premier album officiel Acedia, on retrouve également parmi ta discographie des CD-R que tu mets en boîte toi-même. Le dernier en date se nomme Macabrissima. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus?
En fait, une fois que j’ai un ensemble de thèmes différents, je les rassemble sur un CD-R, c’est rapide et spontané. J’enregistre le premier jet des morceaux puis je m’occupe du visuel de la pochette qui illustre souvent l’ambiance générale contenu. Pour Macabrissima, le titre est un néologisme parti d’un délire avec un ami alors que nous discutions de Bruxelles. On cherchait un mot pour définir l’ambiance d’un mois de novembre… et c’est ce mot là qui est sorti !
Est-ce qu’il y a des groupes qui t’ont influencé dans la création de ta musique ?
Des centaines de choses que j’ai pu entendre et voir depuis des années m’ont certainement influencées. Il est vrai que de voir et d’entendre des gens qui se lancent seuls sur scène avec des idées très basiques et un peu lo-fi (ndlr : low-fidelity) m’a sans doute aidé à me lancer là-dedans.
Si tu étais un album, tu serais… ?
The Wall de Pink Floyd. Il me suit depuis que j’ai 8 ans, mon grand frère l’écoutait déjà à l’époque où il est sorti. Je ressens comme une connection étrange avec cet album et j’ai des frissons à chaque fois que je l’écoute. D’ailleurs, je l’ai encore écouté en entier pas plus tard qu’il y a deux jours.
Si tu étais un film, tu serais… ?
Préparez vos Mouchoirs de Bertrand Blier.
Ne manquez pas la « Release Party » de l’album Acedia de Mongolito le 12 octobre 2012 au Magasin 4, avec Dernière Volonté et Néon Noir.