Il se produisait il y a peu au Magasin 4 en première partie de Jucifer, Missiles of October, groupe en plein essor de la scène bruxelloise, enregistre actuellement son premier album. Un EP composé d’un extrait de ce premier opus, d’un inédit et de lives sera bientôt offert en téléchargement gratuit. Pour vous faire patienter, nous sommes allés à leur rencontre dans leur local de répète.
D’où vient le nom du groupe? Vous êtes fans de Sean Connery ou d’origine russe?
Lionel : En fait, c’est un clin d’oeil à la bande dessinée Locas des frères Hernandez. Cette BD retrace l’histoire d’un groupe. A un moment, alors que l’une des membres de la formation recherche sa bassiste à travers tous les Etats-Unis, elle cite une multitude de noms de groupe. Parmis eux : « Missiles of October ». Ça nous a bien plu. Par la suite d’autres références sont venues s’y greffer.
Votre musique est violente, votre nom aussi… sans parler de votre visuel! Vous allez bien?
Lionel : Le visuel est l’oeuvre de Sisca Loca, une graphiste bruxelloise. Elle travaille également sur la pochette de l’album à venir. On avait bien flashé sur un de ses dessins. On trouvait que ça collait bien avec l’ambiance « Missiles of October », pour le côté un peu glauque et rentre dedans. Je crois qu’on lit un peu trop l’actualité!
Trois mots pour décrire votre musique… ou un mot chacun
Lionel : Du lourd.
Mathias : Punk.
Bob : Sludge.
Des influences marquantes?
Lionel : Unsane, Unwound, Les Thugs, Girls Against Boys. A peu près toute la scène franco-américaine des années 90. Une scène qui tirait vers la noise noire et distordue.
Comment est né le groupe?
Mathias : Je connaissais Lionel et je cherchais une nouvelle formation. Je l’ai invité à jouer avec moi mais comme il avait un groupe (P.U.T) qui tournait pas mal, je ne me faisais pas trop d’illusions. Au final, il a tout de suite accepté. Puis, comme j’avais un groupe qui s’appelait Rotyes avec Bob, je lui ai proposé de nous rejoindre et ça a tout de suite collé. Les personnalités, le style musical, tout a bien fonctionné dès le départ.
Ça fait combien de temps?
Lionel : Deux ans, dont un à faire de la scène.
Un album à venir donc?
Lionel : On prépare un premier vinyle pour avril. Vinyle puis support numérique qui devraient sortir en France, en Belgique et en Angleterre.
Mathias : Ce sera un onze titres. Il y a quelques morceaux originels et quatre nouvelles compos qu’on a très peu jouées. On va essayer de rendre le tout bien plus lourd et de faire en sorte que ça sonne comme on le veut. Là ça fait quinze jours/trois semaines qu’on y travaille. On n’aime pas prendre trois ans pour enregistrer. Il ne faut pas faire ça en un jour non plus mais…
Lionel : Ouais, c’est très instinctif. Le but c’est de se faire plaisir avant tout, c’est de se marrer en faisant de la bonne musique qui botte les fesses des gens.
Je vous ai vu en concert au Bunker et ça m’avait foutu une belle claque. Par contre en réécoutant l’EP… grosse différence. Vous êtes plutôt un groupe de live donc?
Lionel : La grosse différence, c’est que l’EP a été enregistré alors qu’on n’avait encore fait aucun concerts. Il a servi à nous lancer. Aujourd’hui, il faut faire des disques pour pouvoir tourner. Après, l’expérience du live a fait qu’on a gagné en dynamisme. Les morceaux ont évolué aussi. C’est pour ça qu’on en réenregistre certains pour l’album.
Mathias : On en est tout à fait conscient. Du coup, l’album est fait dans cette optique. Ce n’est pas du live mais ça s’en rapproche au point de vue de l’énergie, du côté rentre dedans.
Quelle est votre plus belle scène ou votre plus belle affiche partagée?
Mathias : Ce n’est pas spécialement pour l’affiche mais pour la surprise. C’était à Amsterdam, on avait deux dates de suite : une dans un squat et le lendemain dans un festival. On est arrivé dans le froid, la veille on n’avait pas dormi. On pensait jouer dans les premier puis rentrer à Bruxelles. En fait, quand on est arrivé, on nous a dit : « vous êtes la tête d’affiche ». On a donc joué à minuit. On poireautait depuis 11h du matin. On était comme des clochards en train d’attendre notre tour. Et là, on arrive dans un endroit blindé! C’était un peu intimidant… Dès qu’on a commencé, le public a été super réceptif, c’est vraiment un bon souvenir. Sinon on adore le Magasin 4 et on a joué récemment à Cologne, au Sonic Ballroom, en première partie de Jucifer.
Lionel : Il y a aussi les concerts avec Grant National.
Mathias : Et en première partie de Vanda X! C’est un groupe que j’adore et que je suis depuis des années. Et on a eu l’occasion de jouer avec eux à Gand.
Des rêves pour le groupe?
Lionel : Voir du pays!
Mathias : On est déjà content d’avoir le soutien de labels pour l’album.
Lionel : Déjà ça sort dans trois pays, ce qui est pas mal. On aimerait aller en Allemagne.
Bob : Les States!
Mathias : Missiles of October à Cuba, ce serait bien non? Enfin voilà, on ne se prend pas la tête. On va essayer de faire un clip aussi.
Qu’est-ce qui vous fait bander dans le rock?
Mathias : Je suis à la base assez timide et ça m’éclate toujours d’être sur scène. Donc oser y aller, puis rencontrer des gens, découvrir des lieux. Faire ce qu’on aime bien : de la musique.
Lionel : Ça dégage de la bonne adrénaline.
Bob : Quand on est sur scène, on se regarde, on rigole.
Et ce qui vous fait bader?
Bob : Les gens chiants, ceux qui mettent un temps fou à faire un soundcheck et tous ces gens qui se la pètent.
Mathias : A priori, il n’y a pas trop de trucs qui nous ennuient, sinon on ne le ferait pas.
Un petit plaisir coupable en musique?
Mathias : A-HA. Take On Me, j’adore!
Bob : Franchement je ne vois pas… J’écoute parfois des conneries à la radio, mais bon sans plus.
Lionel : Se rendre compte que tu sais chanter à peu près toutes les chansons françaises des années 80, même si tu ne les as pas chez toi. Sinon je cherche un nom, mais je ne le retrouve pas : le chanteur dans Mars Attack.
Tom Jones!
Lionel : Ouais, j’aime bien Tom Jones, il a de la classe.
Mathias : Ma mère écoutait ça!
Bob : Ah oui… un frenchie : Gérald De Palmas. C’est de la daube mais c’est bien fait!