L’Islande est réputée pour ses musiciens conteurs oniriques comme Björk, Sigur Rós et Sólstafir. Dans ce pays à la plus faible densité d’Europe (3,2 habitants au kilomètre carré) et au plus haut degré de protection de la liberté de la presse, Siggi Hlemm décide de maintenir en vie la toute première vidéothèque islandaise, créée en 1979 par son défunt père : Hlemmavideo.
L’occasion idéale pour ce jeune divorcé de déménager de chez sa mère et d’essayer de reprendre sa vie en main, sans manquer de retourner chez elle pour se délecter de sa mythique goulash du vendredi soir.Siggi n’a pas tout pour plaire, on pourrait même dire qu’il s’agit d’un anti-héros. Pourtant, ses aventures s’annoncent pleines de rebondissements, hilarantes dans leur absurdité. Hlemmavideo tient bon, contre vents et marées et malgré les changements radicaux en matière de consommation visuelle. La boutique a ses habitués et plus si affinités (vous comprendrez dès les commandes de sandwiches) et Siggi l’aide bénévole d’Anton, un adulescent fanatique complet du 7e art, ce qui rendra ses réflexions encore plus savoureuses si vous êtes sur la même longueur d’onde.
Anton étant à ses côtés à la vidéothèque, Siggi se décide à réaliser son but ultime : devenir détective privé. Il en a toujours rêvé et la vidéothèque semble être la planque idéale. Il est aussi déterminé à résoudre la cause du décès de son père, car lui seul est persuadé qu’il s’agit d’un crime et non d’un accident. Il commence donc à mener des enquêtes se retrouvant la plupart du temps dans des situations complètement surréalistes, teintées d’humour noir et d’ironie, desquelles il se sortira avec l’aide d’une jeune femme (qui n’est autre que la livreuse de sandwiches) dont il tombera vite sous le charme.
Le côté kitsch, très années 80 – du générique de début (superbement réalisé) aux références multiples à certains chefs d’œuvres (ou non) du cinéma – et les personnages, bien réels et pas tout à fait sexy, font mouche auprès du téléspectateur qui sera conquis dès le premier épisode de cette série unique qui en comporte 12. Les effets, sans doute réalisés avec un petit budget, n’en sont pas moins magnifiés grâce aux jeux d’acteurs très convaincants de Siggi, d’Anton et de la « fille-sandwiche ».
Hlemmavideo, c’est 300 minutes de rires et de bouches bées. Et on ne voit pas ça tous les jours à la télé, alors autant en profiter!
Nancy Junion