Dimanche 19 mars 2019, une longue file entre petit à petit dans l’Ancienne Belgique alors que Grime (IT) a déjà commencé à jouer depuis quelques minutes.
Dans la queue, c’est tout un défilé de styles vestimentaires qui se croisent car la grande salle accueille le groupe The Internet (néo-soul/r’n’b) que beaucoup sont venus voir. Cela dit, Grime et Windhand (USA) n’ont pas à rougir, l’AB Club est presque comble. On se faufile tant bien que mal vers le milieu de la foule.Le trio italien propose une première partie vibrante avec un son plus chaleureux que sur album. La batterie est ultra présente, le clou du spectacle en réalité. D’ailleurs, sur scène elle se trouve au premier plan, à hauteur des deux autres musiciens. Par moments, le chanteur varie entre un chant plus grave et des cris aigus et agressifs dans un monologue schizophrène.
Windhand ne se fait pas trop attendre et joue la carte de la sobriété, n’ayant recours à aucun élément de décor sur scène, si ce n’est un encens lourd dont la fumée vient charger l’atmosphère déjà moite de la salle. Un spot éclaire le rideau rouge en velours tiré en fond de scène et la silhouette de Dorthia Cottrell, toute vêtue de noire, s’en détache. L’intro préenregistrée est constituée de notes appuyées sur un orgue au son vintage rappelant les bandes sonores des vieux films d’horreur un peu kitsch. Peu à peu, le riff d’Old Evil se construit. Les Américains envoient un doom ensorcelant et écrasant, chaleureusement accueilli par le public.
La formation poursuit avec Diablerie dont le son fuzzy contraste avec le chant éthéré, mais pénétrant, de la vocaliste. Les morceaux issus du dernier album, Eternal Return, sont bien représentés ce soir. En milieu de set, le titre Grey Garden vient apporter une touche plus mélancolique à la prestation. Un morceau qui ne manque pas de soli psychédéliques, soli qui s’effaceront pour retomber sur une rythmiques lourde amenant habillement la transition vers le bourdonnement hypnotique d’Orchard. S’ensuit un autre petit moment d’accalmie avec Feather, construit tout en progression et développant un côté plus sombre. Le concert se conclut par Cassock, Dorthia adopte un chant plus profond qui semble la posséder. Le groupe sort de scène mais la salle reste plongée dans la pénombre, il revient donc bien vite pour un rappel tout en puissance.
Windhand aura plongé l’AB dans un vrombissement lourd teinté de sorcellerie et de nostalgie, parfois un tant soit peu répétitif mais grandement submergeant.
Éléonore Benini