Le 23 février dernier, la Rotonde vibrait au son des américano-suédois de FEWS. Une soirée ouverte par un groupe dont on entend beaucoup parler, en ce moment, à Bruxelles : Animal Youth. Belle énergie chez ces deux formations aux influences post-punk indéniables, contrairement au public qui n’était pas des plus actif, en ce jeudi soir.
Animal Youth
Né fin 2016, sur les cendres de Siamese Queens, Animal Youth n’a pas chômé. Le 17 janvier dernier, le trio bruxellois sortait son premier EP : Youth. Et, ce soir, quelques mois à peine après sa création, il foule déjà la scène du Botanique. Une ascension relativement fulgurante que l’on doit autant à la qualité des productions du groupe qu’au travail de son booker, Julien de Kuistax Booking.
Considérablement stressé en début de concert, Guy (guitare-chant) a la voix qui tremblote. C’est en tout cas ce que nous rapportent nos collègues, puisqu’à ce moment-là nous sommes encore en train de slalomer dans les escalators interminables de la station Botanique, tentant de rattraper notre retard.
Le temps de passer prendre une pinte au bar, on monte les marches de la Rotonde en plein Eat You Alive, une sorte de Popular (Nada Surf) version new wave. On se laisse emporter par les riffs enivrants de la guitare jusqu’aux premières notes d’In Heaven, morceau plus calme qui nous parle moins .
Arrive ensuite Love You (When You’re Dead), où quand le Kurt Cobain des early nineties (Bleach) rencontre les Black Angels. Un titre grunge psychédélique, sorti en octobre 2016 sur YouTube, qui ne figure étrangement pas sur Youth. Dernière compo du set, You Don’t Know Love sonne quant à elle aussi agréablement à nos oreilles qu’un bon vieux Cure.
C’est aérien, bien construit et ça donne envie de tournoyer les yeux fermés, la tête ailleurs, loin du stress que peut parfois engendrer notre quotidien. Guy, si tu nous lis, attention à ne pas trop t’éloigner du micro dans les moments de lâcher-prise, sous peine de ne plus te faire entendre de ton public, qui ne demande qu’à profiter de ton timbre de voix si particulier.
FEWS
Place à FEWS. Issu de la rencontre entre Fred le Californien (guitare-chant) et David le Suédois (guitare), très vite rejoints par Rusty (batterie) et Lulu (bassiste), le groupe prend forme et sort son premier album, Means, en 2016. Un disque, produit par Dan Carey (Tame Impala, The Kills, etc.), aux influences multiples allant du post-punk à la dream pop en passant par le krautrock.
FEWS, ce sont des refrains entêtants, martelés sur des rythmiques catchy, le tout porté par des lignes de basse soutenues et un duo de guitares au son teinté de réverbe. Entre Interpol (I.D.), DIIV (The Zoo) et Motorama (Zlatan), les compos de FEWS sentent bon la virée nocturne. Du genre de celle que l’on passe avec ses potes, à déambuler en ville les chaudes soirées d’été, pour finir assis dans l’herbe à contempler les étoiles et refaire le monde, un verre de rouge à la main.
Ce soir, le quartette semble un peu déstabilisé face à un public relativement statique. Il y a bien quelques fans qui dansent ça et là mais, dans l’ensemble, la réactivité des spectateurs est assez faible. Pourtant, il y avait de quoi se déhancher dans ce set : La Guardia, 100 Goosebumps, 10 Things, The Queen, Drinking Games, Keep On Telling Myself, If Things Go On Like This, Ill… autant de titres qui provoquent chez nous une irrésistible envie de bouger ! Après une prestation d’un peu moins d’une heure, sans rappel (malgré l’enthousiasme soudain du public qui les applaudira encore longtemps après leur sortie de scène), les quatre musiciens quitteront discrètement la Rotonde, sans grande effusions de gratitude envers leur public.
La fête se terminera au bar, pour notre part, en compagnie d’autres membres de la rédaction (croisés par hasard au détour des couloirs du Bota). Un bilan plus que positif pour cette soirée qui avait commencé par une course contre la montre après une journée de travail éreintante !