Le 17 mai dernier, le Botanique vibrait aux sons de deux groupes indéniablement influencés par les années 90 : ENDZ et Cherry Glazerr. Une soirée s’inscrivant dans le programme des Nuits 2017, premier événement musical ouvrant la saison des festivals en Belgique depuis maintenant 24 ans.
À peine a-t-on mis les pieds dehors qu’un constat s’impose : pas facile de rejoindre la Rotonde quand on se déplace avec des béquilles (même une). Malgré tous nos efforts pour arriver à temps, il est un peu plus de 20h40 lorsque l’on franchit les portes de la salle où ENDZ a commencé à jouer. Sur scène, des visages connus : Loïc Bodson (Flexa Lyndo), Fabrice Detry (Austin Lace) et Kevin Guillaume (He died while hunting). On jette un coup d’oeil autour de nous pour constater que, même si le public est au rendez-vous, on a déjà connu la Rotonde plus pleine. Il faut dire qu’il fait extrêmement chaud aujourd’hui et que le temps se prête plus à un BBQ entre potes ou un verre en terrasse qu’à un festival indoor.
Si les trois comparses foulent la scène du Botanique ce soir, c’est pour célébrer la récente sortie de leur premier EP. Un disque plus rock, plus épuré, plus proche de Flexa Lyndo que du projet solo de Loïc, sobrement baptisé Loïc b.o. Malgré ce retour aux sources, à un son plus brut, ENDZ assume pleinement le côté pop de certains morceaux de son répertoire comme le très dansant Angels and Curves, The Well ou encore The Eyes Above. Des titres aux refrains accrocheurs qui, que vous le vouliez ou non, vous resteront en tête et vous donneront envie de chanter en coeur. Deux morceaux sortent du lot sur cet EP : Candy qui vous enveloppera de sa douce mélodie pendant plus de six minutes et New Mistakes qui ne manquera pas de vous embarquer avec ses riffs ondulants et sa batterie sautillante.
Après quelques minutes de pause à l’extérieur, le visage fouetté par le vent chaud, on regagne la Rotonde pour le deuxième concert du soir. Formation originaire de Los Angeles, Cherry Glazerr compose une sorte de post-grunge à la sauce riot grrrl. Mené par Clementine Creevy, chanteuse-guitariste d’à peine 19 ans, le quatuor vient tout juste de sortir son troisième album, Apocalipstick, sur le label Secretly Canadian. En robe et baskets, la jeune leader jongle parfaitement avec les extrêmes, alternant moments de douceur et hurlements ardents. Elle saute d’un côté à l’autre de la scène, sa queue de cheval se balançant d’avant en arrière. Dans son pull XXL et son short en jeans, la claviériste lui donne la réplique. Belle harmonie des voix féminines ! De leur côté, les gars de la section rythmique envoient du bois. « Let’s do the wave! », lance Clementine au public de la Rotonde, qui s’exécute. « Yeah! You can all die now », conclut-elle en un rire digne du Docteur Denfer.
Told You I’d Be With The Guys, Nuclear Bomb, Nurse Ratched, l’aura de Blood Red Shoes plane sur le Botanique. Entre les titres, les filles font des vannes à la pelle, en s’excusant pour l’humour de fin de tournée. Le groupe sillonne en effet les routes depuis six mois maintenant. Malgré la fatigue, les Californiens mettent le feu à la Rotonde et clôturent leur concert avec l’esprit punk qui les habite beaucoup plus en live que sur album. Le public en redemande mais les lumières se rallument. Clap de fin pour notre seconde et dernière soirée aux Nuits du Bota.