Le 11 octobre dernier, le Magasin 4 accueillait Youth Code, Merde Fantome et Krakenizer pour une soirée placée sous le signe de l’EBM. Pas toujours évident de faire bouger les foules en début de semaine, surtout quand le froid et l’humidité de l’automne prennent la place du soleil et de la chaleur de l’été ! Mais, ce soir-là, la colère et l’énergie émanant de Youth Code, telles des explosions dansantes, étaient le meilleur remède à la grisaille qui s’installe pernicieusement dans notre ville.
Merde Fantome ouvre le bal en nous gratifiant de son electro/noise/punk : deux types encagoulés, hurlant, un synthé et une guitare saturée nous plongent dans une ambiance electro dark qui s’accentuera au fur et à mesure de la soirée. Krakenizer enchaîne. La chanteuse à l’ardeur enragée pose sa voix sur le son doom, punk et electro composé par un bassiste, un claviériste et un batteur. Les rythmiques infernales et le flow rock du chant nous entraînent dans des abîmes qui submergent la salle d’un enthousiasme exaltant.
Arrive alors Youth Code. Sara Taylor et Ryan George se sont trouvés sur scène comme dans la vie. Ils dégagent une brutalité chimérique, provenant de leur son synth-punk/hardcore/EBM. Formé à Los Angeles en 2012, le duo compte un album éponyme à son actif. Ce soir, au Magasin 4, il est venu nous présenter sa deuxième plaque : Commitment to Complications. Un disque qui conforte la puissance créative du groupe, alliant indus et hardcore, avec à la production Rhys Fulber de Front Line Assembly, une influence déterminante ! La voix de Sara, d’une intensité inattendue, comme possédée par une âme provenant des mondes indicibles qui ont précédé notre ère – à hauteur des arrangements electro ultra nerveux – nous transporte dans l’univers vibratoire multidimensionnel de la musique underground californienne. Les spectateurs sont captivés par leurs rythmes déconcertants. Un public mélangé à l’image des styles musicaux dans lesquels Youth Code puise ses inspirations.
Olivier Sipesaque