Du 9 au 11 mai 2024, le Dunk!festival a enflammé le Vooruit à Gand, attirant des amateur·rice·s de post-musiques du monde entier. Ce festival, véritable lieu de pèlerinage pour les fans de post-rock, post-metal et autres sous-genres, a offert des performances inoubliables et des moments de pure magie sonore. Découvrez les temps forts de cette édition à travers nos coups de coeur.
JEUDI
Emma Ruth Rundle
23h. Concertzaal. Seule sur scène, Emma Ruth Rundle nous emmène pour un voyage introspectif des plus authentiques. Deuil, chagrin, solitude, les thématiques qu’elle aborde dans ses textes sont empreintes d’une mélancolie familière. À travers son organe puissant, qu’elle module à sa guise, elle nous transmet une palette d’émotions brutes et sincères qui semblent surgir directement de son cœur. S’il fallait encore qu’elle le prouve, Emma Ruth Rundle nous a démontré ce soir qu’elle était une artiste complète, capable de captiver une salle armée seulement de sa voix, d’un synthétiseur et d’une guitare.
VENDREDI
Dreun XL
15h30. Balzaal. Onze musiciens, une impressionnante gamme d’instruments (deux batteries, des bongos, une guitare, une basse, une trompette, un sampler, etc.) et des peignoirs en satin noir et doré dissimulant des costumes de super-héros ou de karatékas. Batman est au centre de la scène, derrière sa batterie. Il chante aussi… et il n’est pas le seul. Leur prestation dynamique plonge rapidement l’audience dans une transe enthousiaste. Quelle performance ! Le public est conquis, et nous aussi. Un groupe hors du commun, avec de l’or dans les mains.
Maserati
20h25. Concertzaal. Du post-rock teinté de sonorités psyché/kraut, une rythmique frénétique et des lignes de basse puissantes : Maserati réveille les techno lovers qui sommeillent en nous. La batterie joue un rôle central dans cette formation américaine (comme son nom ne l’indique pas), c’est elle qui donne le tempo. Le batteur est d’ailleurs placé à l’avant-centre de la scène, auréolé par le faisceau des projecteurs. God is a drummer et Maserati une grosse cylindrée. Amen.
Pruillip
21h45. Domzaal. On clôture cette journée riche en émotions avec Pruillip, duo formé par Louis Evrard et Annelies Van Dinter. Les afficionados du Dunk! ont déjà pu savourer les prouesses vocales et rythmiques de cette fabuleuse batteuse-chanteuse, avec TAKH, en 2023. Ce soir, c’est dans un format bien plus intimiste qu’on l’apprécie. On plonge dans cet océan de musique hypnotique, sous tension, qui alterne passages bruts et contemplatifs, et n’est pas sans rappeler un certain Rid of Me (deuxième album de PJ Harvey, sorti en 1993).
SAMEDI
Goodbye Meteor
14h35. Concertzaal. La journée commence en force avec Goodbye Meteor. En un tour de riffs bien placés et d’une frappe infaillible, le groupe convainc l’audience venue en masse pour l’applaudir. On se régale des morceaux tantôt vaporeux, tantôt denses de cette formation post-rock en vogue de l’Hexagone. Une formation qu’on pourrait qualifier de « classique » dans son style, mais un classique qui fait du bien aux oreilles et à l’âme.
Divided
17h40. Balzaal. Le deuxième coup de cœur de cette ultime journée est dû au fruit du hasard : en transition entre la Domzaal où Grand Aquila déroule ses compositions post-metal en mode rouleau compresseur et la Theaterzaal où Jo Quail vient présenter Supplication, un cycle de trois morceaux qu’elle a composé pour le baryton italien Lorenzo Esposito Fornasari, on est attiré·e·s par l’énergie brute des Courtraisiens de Divided. Tant pis pour Jo Quail, on se faufile derrière les rideaux rouges de la Balzaal qui se transforme vite en une fournaise sous l’impulsion du bouillonnant batteur-chanteur. On adore ça, les batteur·euse·s/chanteur·euse·s à BeCult. Et cette année, on est servi·e·s !
Lost in Kiev
18h35. Concertzaal. On se remet à peine de cette belle baffe que c’est l’heure de la suivante, avec les Français de Lost In Kiev. En cette troisième journée, c’est le pays du vin et de la baguette qui nous amène nos plus belles châtaignes. On les avait déjà vus, il y a quelques années, sur les plaines de Zottegem et on avait été convaincu·e·s par leur jeu sans anicroches et leurs mélodies en cinquante nuances de riffs saupoudrées de voix envoûtantes. Les cinquante minutes de leur set sont passées à toute allure. On en aurait encore bien mangé quelques minutes
Nancy Junion et Hélène Many
Le top 3 des festivalier·ère·s
On a sollicité une soixantaine de personnes pour établir un classement des meilleures performances de cette édition. Jambinai remporte la médaille d'or, Spurv décroche la médaille d'argent et Jo Quail obtient la médaille de bronze.