Samedi, 14h. Avec 29 000 pas – et quelques kilomètres à vélo – au compteur, on entame cette dernière journée de festival le sourire aux lèvres, les cuisses en acier.
Après une petite tasse de café en terrasse, on file sans le savoir vers notre première claque du jour : les Australiens de Solkyri. Le trio envoie, et pas que du bois ! Ils sont trois, mais font du bruit pour dix. Et ce batteur… Un véritable iguane. Une version tout en rythme d’Iggy Pop, en somme. On enchaîne avec Svntax Error, d’autres magiciens australiens, détenteurs d’un fameux et mystérieux theremin, qui captivent facilement l’audience et manipulent cet instrument insolite avec audace.
Deuxième grosse beigne en préparation à la Concertzaal. On quitte Svntax Error, sans trop de regrets, un peu avant la fin pour être sûr·e·s d’être bien placé·e·s. GGGOLDDD est en effet programmé à 16h20. La formation, emmenée par la charismatique Milena Eva, avait fait grand effet lors de sa prestation en ligne au Roadburn Redux (2021). Et on voulait la voir depuis lors. Les musiciens arrivent sur scène, et la sublime Milena prend place au centre. Il suffit d’un premier morceau pour conquérir l’âme et le coeur du public. On a trouvé la cheffe de file des sirènes, ça y est ! Captivante. Envoûtante. On boit ses paroles et vogue sur des mers de sons tantôt sibyllins, tantôt indus… pour terminer notre périple au pied du rocher sur lequel elle est perchée, totalement hypnotisé·e·s. Ce groupe n’a pas choisi son nom par hasard, il vaut bien son pesant d’or.
Une pause s’impose après cette expérience grandiose. Batteries rechargées, esprit désempli de toutes ces escapades sonores, on procède à la montée journalière des marches jusqu’à la Domzaal, pour voir les Allemands de [ B O L T ]. Voir, et entendre, surtout. Mais le niveau sonore est tellement élevé que notre bon sens nous pousse au fond de la salle. On descend ensuite vers la Concertzaal pour We Lost The Sea. Mais on a un peu les jambes dans le coton après cette prestation de GGGOLDDD… On décide finalement d’aller se poser sur la terrasse arrière de cette somptueuse salle et tombe sur un petit groupe de festivalier·ère·s du Nord, de Finlande plus précisément. Cela fait, comme l’équipe de BeCult, des années qu’ils viennent fidèlement au Dunk. On discute de nos coups de cœur de cette édition, avec un brin de nostalgie pour la Forest Stage, du temps où le festival avait lieu à Zottegem. Rien ne remplacera jamais la scène de la forêt du Dunk! Zottegem. Se poser entre les arbres, s’y adosser pour écouter des groupes fantastiques, tout ça entouré·e·s de verdure, et avec le chant des oiseaux, c’était quand même une expérience fabuleuse ! Le temps passe à une vitesse folle, on passe jeter une oreille à We Lost The Sea, qui entame son dernier morceau. On a raté leur prestation, mais on a fait une belle rencontre.
21h40, Oiseaux-Tempête va bientôt monter sur les planches de la Balzaal. On aime beaucoup les Français et est ravi·e·s de les voir à l’affiche du Dunk!, mais notre choix se porte finalement sur De Osos. On a, en effet, statistiquement plus de chances de voir Oiseaux-Tempête en concert que leurs confrères mexicains. Une fois n’est pas coutume, on se rend dans les hauteurs du Vooruit. Véritable coup de cœur de cette édition, De Osos déploie son univers morceau par morceau devant un public ardent, complètement convaincu par le jeu de ce jeune groupe. Iels donnent tout, absolument tout sur la scène de la Domzaal. Voilà un autre batteur à mettre sur le devant de la scène, avec ses beats impeccables. Et puis ces notes ravissantes et entêtantes au synthé, et ces riffs de guitare cristallins qui débarquent juste au bon moment… On en a presque les larmes aux yeux. Du bonheur à l’état pur qui se diffuse dans l’assemblée durant quarante-cinq minutes. Sacrée clôture de la Domzaal !
22h30, après une standing ovation amplement méritée pour De Osos, on se dirige tout doucement vers le concert de clôture de ce Dunk! aux multiples délices sonores : MONO. Et quelle clôture ! Une véritable tornade s’abat sur le public. On est pris dans ce tourbillon à la fois mélodieux et puissant des humbles Japonais. Oui, iels sont bien trop humbles, et peuvent être fier·ère·s de ce qu’iels font depuis 1999. Point d’orgue ? Le magistral Nowhere Now Here qui transporte ailleurs, tout comme l’exceptionnel Ashes In The Snow. Notre âme quitte ce monde pour aller voyager avec MONO, plus loin que la nuit et le jour.
Ce qu’on retient de cette édition
- Le courage et la bonne humeur de toute l’équipe du Dunk, et du bar du VIERNULVIER
- Une afterparty mémorable, qui a permis de décanter entre festivaliers, en la présence de plusieurs groupes venus profiter de cette folle ambiance
- Un festival et son public qui a compris le sens du mot « respect »
Les tee-shirts les plus vus pendant ce Dunk!festival 2023
- Brutus
- Amenra
- Psychonaut
- Russian Circles
Le tee-shirt le plus vendu du fest (et aussi, probablement, un excellent tattoo à venir)
- Caspian
Les setlists
- Solkyri : Now, You Are My Better, Pendock & Progress, Team Solar, I Am The Motherfucker, Time Away, This Can’t Wait! et Gueules cassées
- Svntax Error : Pas de setlist disponible
- GGGOLDDD : Beat By Beat, Strawberry Supper, Spring, I Won’t Let You Down, He Is Not, I Let My Hair Grow, Old Habits, Notes On How To Trust et On You
- [ B O L T ] : Pas de setlist disponible
- We Lost The Sea : Pas de setlist disponible
- De Osos : Quizás Tú También Me Estás Buscando, N_VY, Cambio Mínimo Necesario, …y Así Es Como Engañamos a Todos, Instrucciones para Dejar Ir, Kathy H. et Adiós Azk
- MONO : Riptide, Imperfect Things, Nowhere Now Here, Innoncence, Sorrow, Halcyon (Beautiful Days) et Ashes In The Snow