Le moment est enfin arrivé ! Après deux longues années d’attente, on retrouve le Dunk!festival qui nous tient tant à cœur. Il est 15h, on avoue avoir raté les deux premières formations de la journée qui, on l’espère, ont ravivé la joie des festivaliers. Cette édition est totalement différente : elle se passe au Kunstencentrum Viernulvier (ex-Vooruit), en dur, sans prairie, sans scène de la forêt et sans chapiteau. On arrive à l’entrée, accueilli·e·s par les mêmes bénévoles qu’à Zottegem, et ça, ça fait plaisir.
Notre premier concert de la journée ? cecilia::eyes, dans la magnifique Concertzaal. Un début de festival tout en douceur, empli de mélodies aériennes. Voilà les fans de shoegaze servi·e·s sur un plateau d’argent ! Cet après-midi, la formation louviéroise est accompagnée pour la toute première fois par une des chanteuses figurant sur son dernier album, Sore Memories Always End. Si sur support physique, les voix sont reléguées à l’arrière-plan, comme le veut la tradition shoegaze, en live, on aimerait en entendre un peu plus. Moment clé du concert : le morceau Parenthesis qui ne manque pas de nous faire planer.
On monte quelques volées de marches dans le sinueux parcours architectural du Vooruit et arrive à la Balzaal pour assister à la première claque de la journée : BRUIT ≤. Quatre morceaux intenses (Industry, The Fall, Bloom, The Machine Is Burning). Quarante minutes qui passent à la vitesse de l’éclair. BRUIT ≤ nous décoche une flèche en plein cœur. Une prestation impressionnante et un rêve qui se réalise pour les quatre musiciens. Ils avouaient, en début de set, rêver de jouer un jour au Dunk!festival. Voilà qui est chose faite. On croise les doigts pour les recroiser rapidement dans nos contrées !
La montée des marches continue. Lili Refrain se produit aujourd’hui à la Domzaal, tout en haut du bâtiment historique. On arrive d’abord dans ce qu’il semble être une salle de gym rétro, avec barres parallèles transformées en bar, espaliers, anneaux et autres accessoires sportifs. On est d’accord, avec toutes ces marches, on fait aussi un peu de sport. On passe un rideau et on arrive dans la salle. Lili Refrain commence son set pleine d’assurance, elle nous emmène par-dessus les forêts les plus denses avec ses rythmiques obsédantes et sa voix fabuleuse qui prend aux tripes. On l’imagine trop bien ensorceler son public et la faune locale sur cette scène de la forêt de Zottegem qui nous manque tant. Moments-clés de la performance ? Son mini tuto sur l’utilisation des loops et sa sortie de scène pour venir chanter en face à face très personnel avec les premières rangées du public, complètement conquis.
On descend une volée d’escaliers et se retrouve dans l’obscurité du Dansstudio, petite salle intimiste du lieu. Un musicien, Jon Doe One (ex-DAAU), est caché derrière une installation faite de toiles semi-transparentes et d’un spot qui crée des effets de spirales, et encore bien d’autres choses qui font travailler notre imaginaire (tunnels, forêts, etc.). Il construit sa musique au fur et à mesure que les minutes s’égrènent. Un véritable voyage introspectif s’offre aux spectateur·rice·s. La fin de son set est un peu perturbée par les énormes basses, venant de la Concertzaal où se produit Jesu, et du bip bip incessant de cette maudite machine à CO2. On sort du Dansstudio apaisé·e·s, la tête dans les étoiles.
On se prend une petite tranche bien énergétique des Astodan à la Balzaal, mais malgré leur set impeccable, on est franchement déçus par cette salle. La bar est propice aux blablas, et pour peu qu’on ne soit pas bien placé·e, comme la scène est basse, on ne voit pas grand-chose. On descend jeter une oreille à Jesu à la Concertzaal. Avec ses basses bien fortes, il annonce la suite de la soirée : du doom, bien comme il faut. Une belle surprise que ce set de Jesu ! Un petit tour par Fennesz, dans la sublime Theatherzaal, puis on remonte s’exiler à la Domzaal, pour découvrir des Malämmar bien en jambes et super enthousiastes de retrouver ce public chéri.
Il est 23h30, l’heure de YOB a sonné. Ils semblent être ravis d’être au Dunk!, eux aussi. Avec un son bien lourd et des riffs affolants, ils sont fidèles à eux-mêmes. Une performance en mode rouleau compresseur qui conquiert l’audience. 00h45, on a la tête qui tourne. Il est grand temps d’aller recharger ses batteries avant d’entamer le jour 2 !
Nancy Junion