Cette deuxième journée commence avec Pothamus, Black Narcissus et les doux rêveurs de It Was A Good Dream. C’est sur les dernières notes de ce dernier groupe qu’on entame notre périple du vendredi.
On suit le cours du programme et file découvrir ce que Turpentine Valley a à donner. Après une nuit de sommeil assez courte, on peut dire que ça réveille ! Jouant sur les différences de tempo (la basse et la batterie sont plus lentes que la guitare), ils enchaînent leurs morceaux avec une grande précision. Note pour plus tard : quand on est dans le premier tiers de la Balzaal, on voit la scène et on entend moins les blablas du bar.
La fin du set est là et l’appel du café aussi. On se prend un dubbele espresso au Vooruit Café, et s’installe en terrasse, une fois encore tout au-dessus des marches. On engage la discussion avec deux festivalières venues de Cologne qui sont super heureuses d’être là, ont un sacré coup de cœur pour la charmante ville de Gand, mais sont un peu déçues qu’il n’y ait pas plus d’espaces verts qui contribuent, en général, à créer une vraie ambiance de festival. Il faut bien l’avouer, on se demande où sont/vont les festivalier·ère·s entre deux concerts. Comme nous, quelques-un·e·s s’aventurent au Vooruit Café, parmi les Gantois.e.s en goguette ou les nerds accroché·e·s à leur laptop, ça fait un peu bizarre.
Trêve de discussion. Tandis que les Allemandes prennent la direction de la Domzaal où se produit Fagelle, on se rend à la Theaterzaal pour Jo Quail. Malgré un début de concert un peu chaotique à cause d’un faux contact au niveau du jack du violoncelle, la musicienne et compositrice a le don de détendre l’atmosphère avec quelques paroles. Son violoncelle, elle l’utilise sous toutes ses formes. De rythmiques faisant penser à des battements de cœur à ce qui ressemble au souffle du vent, elle impressionne par sa créativité. Le troisième morceau, Forge, constitue clairement le point d’orgue de son set. Le ton monte crescendo et le public se régale. Jo Quail, la Magicienne.
Après une recherche infructueuse de repas rapide et sain dans le quartier (vendredi soir, alles volzet), on se rabat sur un triste dürum falafel à deux pas du Vooruit. Cette balade forcée, alors que le timing est serré, nous fait rater pg.lost. Tant pis. Le ventre à moitié plein, on gravit les marches jusqu’à la Domzaal où se produit ROOK. Le groupe distille sa musique psyché un peu tordue devant une salle remplie. On hésite : partir un peu avant la fin du set pour voir la fin de Wander ou rester ? On décide finalement de se rendre à la Balzaal. C’est reparti pour un tour dans les escaliers interminables du Vooruit (10 000 pas par jour, bonjour). Wander s’en sort bien, mais comme on n’a pas assisté le début de leur set, on a du mal à entrer dedans. On se dirige donc vers la Concertzaal, histoire d’être bien placé pour Ufomammut.
Sur la route, on croise De Geluidsarchitect, animateur de l’émission du même nom sur Radio Scorpio et rédacteur pour le magazine Gonzo (circus). Petite bavette oblige. Un couple de Suédois, des habitués du Dunk!, se joignent à nous. Ils sont aussi contents d’être là, après deux ans de vache maigre, mais l’ambiance festival n’y est pas vraiment. Il manque de la verdure, des tentes, des espaces de détente… On est bien d’accord. On décolle pour le Concertzaal qui entre-temps s’est déjà bien remplie. On se fraie une chemin jusqu’en frontstage pour applaudir Ufomammut. Le trio italien a sorti ses plus belles montures ce soir : les chevaux de l’Apocalypse, qui tractent le rouleau compresseur du jour. Pour se remettre de ce spectacle rouge sang, une pause-café s’impose. Du haut des marches de la terrasse du Vooruit Café, on papote avec un couple de Tilburg. Les sujets de notre discussion ? Feu Incubate et le Dunk! d’avant. Même son de cloche de leur côté. Et s’il est question de payer un peu plus cher pour retrouver un espace vert, iels sont prêt·e·s à mettre le paquet. Le Dunk!festival a sans doute de multiples raisons d’avoir abandonné sa formule outdoor à Zottegem pour émigrer au Viernulvier à Gand. Une des raisons, c’est peut-être le voisinage peu enclin à supporter trois jours de fête… L’idée d’un crowdfunding « week-end à la mer » pour les habitant·e·s les plus proches est lancée !
C’est déjà l’heure de B I G | B R A V E. Et c’est la claque… Mo-nu-men-tale. B I G | B R A V E ou le groupe qui a obtenu le silence total et capté l’attention du public de la Balzaal (chapeau !). B I G | B R A V E ou comment utiliser ses amplis comme des instruments à part entière. Un trio qui, malgré la profondeur de ses sons, joue comme sur un petit nuage. La chanteuse/guitariste prend la parole en fin de set. Elle découvre devant elle une salle pleine à craquer et hallucine. Iels sont tellement heureux de jouer ici ce soir, et remercient l’équipe fantastique du festival. On est bien d’accord ! Gros cœur sur B I G | B R A V E.
L’honneur de clôturer cette deuxième journée de concerts revient à The Ocean. On s’y rend avec nos nouvelles copines de Cologne, retrouvées toutes retournées à la sortie de B I G | B R A V E. Trop de stroboscopes font sortir votre dévouée au bout que quelques minutes… Ce qui lui permet d’écrire les quelques lignes que vous venez de lire. Dunk!e Schön.
Nancy Junion