Merci à Bram et Peter des FestiTent pour les ‘extra blankets’. Grâce à eux et aux températures plus clémentes, on n’a pas eu trop froid cette nuit. Dernier jour déjà ! Chaque année, le même sentiment de nostalgie nous envahit à l’approche du retour à la maison.
On se sent tellement bien ici (la preuve : Félicie est tellement happy qu’elle a des bourrelets d’yeux), entourés de nos Dunk!friends dont la communauté ne cesse de s’agrandir. Ils viennent d’Allemagne, de France, de Suède et même d’Inde pour profiter de ce petit festival qui a tout d’un grand : une programmation à faire fondre tous les amateurs de post-rock, de la nourriture saine et variée, du café gratuit du matin jusqu’au soir et une ambiance bon enfant portée par les Legendary Dunk! Fries qui font danser le public de La Terrasse toutes les nuits avec leur playlist où la Compagnie Créole et Gala cotoient Primus, Rage Against The Machine et les Beastie Boys.
On entame ce 3e jour avec Huracán, qui se produit sur la main stage, scène que l’on ne quittera pas de la journée, hasard du planning. Déjà passés par le Dunk! en 2015, les Belges composent un post-metal/stoner aux mariages surprenants où les accords lourds et la batterie puissante du metal se mêlent tantôt à des rugissements hardcore, tantôt à une voix claire à la Josh Homme. Bien réveillés par ce set tout en force, on enchaîne avec Cranial.
Entourés d’une lueur rouge, les Teutons installent une ambiance sombre et oppressive, raccord avec leur univers post-metal/sludge. Section rythmique en mode bulldozer, riffs en acier trempé et cris semblant tout droit sortis des entrailles de la terre, Cranial met son auditoire KO en deux temps trois mouvements. Après cette claque ‘matinale’, une pause s’impose !
On passe s’acheter de quoi luncher et s’installe une petite heure sur La Terrasse avant de retourner sous le chapiteau de la main stage où les premiers accords d’Appalaches résonnent déjà. Changement de style avec les Montréalais dont les titres orchestraux, épiques, contrastent avec le programme du début d’après-midi. Un style qui séduit apparemment beaucoup les organisateurs du festival puisque leur nouvel album, Cycles, est sorti sur le label Dunk!records l’année passée et qu’ils se sont produits sur scène au Dunk!USA dans la foulée.
Dunk!USA ? Et oui, non contents de régaler le public belge avec leur super festival, les Lievens père et fils ont décidé de s’implanter aux States, à Burlington plus précisément. Depuis 2017, le Dunk!festival fait donc aussi vibrer la plus grande ville de l’État du Vermont. Sur leur site, les organisateurs annoncent travailler sur un nouveau concept pour 2019. Gageons que nos amis du pays de l’Oncle Sam ne seront pas déçus !
C’est maintenant au tour de Zhaoze de monter sur scène et de nous faire vivre une expérience musicale poétique, une épopée fantastique à travers les paysages sonores de la Chine traditionnelle dont les images s’impriment dans notre esprit au fur et à mesure que la partition se déroule. Essayer de cantonner Zhaoze à un seul style musical serait bien trop réducteur. Du rock, ils ont en effet gardé le trio conventionnel guitare, basse, batterie auquel ils ont ajouté les structures complexes du post-rock ainsi que ce qui constitue l’élément central de leur musique si particulière, le guqin, un instrument traditionnel chinois, croisement entre une guitare slide et une harpe. Un voyage musical ultra dépaysant dont on se souviendra longtemps.
Fatigués par deux premières journées au programme chargé, on ne repointera le bout de notre nez que quelques heures plus tard pour aller tendre l’oreille du côté de la main stage où Les Discrets sont attendus. Proches d’Alcest avec qui ils ont sortis un split en 2009, Les Discrets voient le jour en 2003 sous l’impulsion du chanteur et musicien multi-instrumentiste Fursy Teyssier. Au départ plutôt post-metal, les Lyonnais ont petit à petit opéré un virage musical pour s’orienter vers l’électro mélodique et la dark wave. Un changement de style qui se ressent d’autant plus sur leur 3e album, paru il y a un peu plus d’un an maintenant : Prédateurs. Séduits par les mélodies mélancoliques et élégantes ainsi que par l’harmonie des voix, on aura un peu plus de mal à se laisser prendre par les textes en français, pourtant bien écrits.
Enfin, on y est ! Le moment que l’on attendait depuis ce matin est arrivé : celui pour Russian Circles de monter sur scène et de clôturer cette troisième et dernière journée de festival. On n’était pas impatients que ce soit fini, bien entendu, mais de voir les Chicagoans en live pour la deuxième fois au Dunk! et pour la septième fois de notre existence. Malgré un public gonflé à bloc et une scénographie au top (aaaah Dave, éclairé derrière ses fûts par une lumière quasi divine, martelant ses toms et ses cymbales avec la puissance d’un guépard lancé à pleine vitesse, les cheveux délicatement soulevés par l’énorme ventilateur qui souffle dans son dos), le trio semblait malheureusement moins en forme que d’habitude. Même s’il est difficile d’être déçu par un concert de Russian Circles, on doit bien avouer que cette prestation n’était pas l’une de leurs meilleures. Notre ami Chris, leur ingé son, nous confiera plus tard que le groupe a dû faire face à des problèmes de backline et de jetlag, ceci expliquant cette performance un peu en-deçà. Cela ne nous empêchera pas de terminer la soirée en beauté avec les Legendary Dunk! Fries et de décompter les jours jusqu’à la prochaine édition du Dunk!festival, qui aura lieu les 30, 31 mai et 1er juin 2019, à Zottegem.