Comme à chaque édition, l’équipe de BeCult est super impatiente d’arriver sur les nobles terres du dunk!festival. Malheureusement, pour la première fois depuis cinq ans, elle ne pourra pas participer à l’entièreté du festival suite à des problèmes de santé… C’est donc le coeur lourd et rempli d’émotions que l’on écrit ces quelques lignes consacrées à la journée d’ouverture du Dunk!. Car oui, cet événement est sacré pour nous, et on se réjouissait d’avance d’y passer du bon temps.
La journée, ensoleillée comme rarement sur le sol belge, commence par un concert de La Cienca Simple sur la grande scène. On se dirige ensuite du côté de la petite scène dont l’espace a été optimisé et où plusieurs surprises nous attendent. Comme un pizza truck, un espace lounge, des cafés glacés et un stand de sucreries. Rassurez-vous, plats vegans et Legendary Fries Men sont toujours là, pour notre plus grand plaisir. Youpie, on va se régaler !
Les Mexicains de Run Golden Boys nous mettent la première pâtée de cette édition à coups de rythmiques disco sur envolées cristallines, réussissant le pari de faire danser leur public. On court ensuite voir nos amis de Lost in Kiev, pour un superbe set qui nous procure de nombreux frissons. Ah, cette guitare gémissante. On se retrouve vite par delà les nuages, emmenés au gré des mélodies enivrantes du quatuor.
Pour s’en remettre, on s’offre une petite pause glace et café frappé non loin du dernier sorti des écuries Dunk! : Flash the Readies. Et on se rend compte qu’on est bien, là, entourés de fans de musique, d’une équipe de bénévoles souriants, d’un comité organisateur qui a décidément mis les petits plats dans les grands au niveau son, déco, éclairage et confort pour ses festivaliers. Il fait si beau… qu’on sort de l’ombre pour s’installer dans la prairie qui mène au petit bois, juste assez près pour tripper sur Terraformer.
Les frissons reviennent au galop pendant The Black Heart Rebellion, qui fournit une prestation correcte, dans des ténèbres enfumées aux percussions entourées de mystères. Le public ondule sur les volutes ensorcelantes de TBHR. On enchaîne avec Spurv, sur la petite scène. Super souriants, les Norvégiens nous font craquer avec leurs belles mélodies et leurs envolées folles. Et ce trombone, tellement rare dans le post-rock !
On prend ensuite quelques munitions nutritives avant de se poser en douceur dans les vagues ambiantes d’Ashtoreth au petit bois. Un set grisant, en parfait harmonie avec les chants d’oiseaux qui résonnent encore dans les airs en cette fin de journée. On se retrouve bientôt plongés dans la galaxie de pg.lost, très attendu par le public. Quelle basse ! Vers 21h, c’est Steak Number Eight qui remplace la douce Emma Ruth Rundle, mais les sons plus électro, émanant du petit bois, nous intriguent. On découvre des spectateurs heureux, dansant sur les rythmiques spectrales de worriedaboutsatan.
Ce soir, la cerise sur le gâteau, c’est les 2h30 de live que Swans nous offre en guise de clôture de ce premier jour. Ils commencent avec un peu de retard, mais on ne leur en veut pas. Michael Gira et son band ont l’art de superposer les nappes sonores avec finesse et d’emmener leur public dans des loops entêtants. Il se fait tard et pas mal de Dunkers craquent avant la fin. Il faut bien se l’avouer, Swans, ce n’est pas du easy listening. Un set qui aura fait la part belle à Glowing Man, le très introspectif dernier album du groupe. Avec ses chants étranges, ses synthés de feu et une rythmique parfois chaotique, il arrivera à faire bouger les quelques aficionados de Michael Gira. The Original Angel, en fait, c’est lui !
Nancy Junion