Les Yeah Yeah Yeahs étaient programmés en tête d’affiche de la Last Arena de Dour pour le premier jour des festivités, tandis que The Smashing Pumpkins occupait la même scène et la même tranche horaire en journée de clôture. Un combat de titans à Dour… mais qui a gagné?
PONCTUALITÉ
Le trio new-yorkais aura fait languir le public pendant environ sept minutes (montre en main), tandis que les citrouilles ricaines n’auront pas vraiment tardé à entrer en scène.
Score : YYY 0 – TSP 1
LOOK
Karen O a plus d’un dour dans son sac. Elle associe costume et lunettes délirantes à un maquillage de Pierrot façon Odyssée de l’Espace version 2.0, tandis que Billy Corgan reste fidèle à son combi t-shirt manches courtes sur t-shirt manches longues.
Score : originalité >> Karen O 1 – Billy 0 / persévérance >> Karen O 1 – Billy 1
BAND
Nick Zinner (le guitariste) a toujours été l’homme discret et efficace des Yeah Yeah Yeahs, arguant avec sa guitare des riffs hyper dynamiques et par moments distordus, savamment accompagné aux fûts par le souriant Brian Chase. Ni une, ni deux, on craque pour la dose équilibrée de testostérone présente au sein du groupe.
Billy Corgan a reformé The Smashing Pumpking il y a quelques temps déjà, mais les temps sont durs. En effet, même s’il essaie de retrouver l’esprit d’antan (similitudes physiques), l’esprit du clan, lui, n’apparaît plus comme tel. Seul Billy trône dans l’arène, les autres s’effaçant malheureusement un peu trop derrière son altesse.
Score : YYY 1 – TSP 0
SUR LE RING
Telle une tigresse affamée, Karen O rôde, fait des bonds et la course (quand elle a repéré une belle proie), le tout sans s’essouffler. Merci, l’abo au fitness! Elle met le public en feu, sur la plaine de la machine du même nom. Elle papote entre les chansons, applaudit aussi. Super souriante. Que du bonheur!
Billy reste, quant à lui, assez statique. La faute à sa guitare? De fait, il n’a jamais été un fanfaron et est toujours resté super concentré… ce qu’on pourrait reprocher à Karen O qui réalisé le plus beau plantage du festival au plein milieu d’une de ses chansons, étant obligée de la reprendre depuis le début.
Score : YYY 1 – TSP 0,5
LIVE
Il n’y a pas à dire, les Yeah Yeah Yeahs ont fourni un set super rock’n’roll, alors que leurs deux derniers albums puisent leurs influences bien au-delà des guitares. Un retour aux premières amours : trois titres (autant dire que c’est énorme) du premier EP sont joués, pour le plus grand plaisir des fans. Si bien que certains spectateurs n’auront d’ailleurs entendu que leur plus sauvage fan, devant à droite de la barrière centrale, qui aura hurlé aussi fort que la maîtresse des lieux sur le morceau intitulé Art Star (si vous lisez ceci, j’espère n’avoir brisé aucun tympan). Un set bien balancé, avec les hits connus de tous (les têtes ont failli tomber dans le délire) et quelques passages plus doux fort agréables.
Les Smashing Pumpkins tentent de conquérir la foule amassée en débutant avec leurs plus grands hits Tonight, tonight et Bullet with butterfly wings, tous deux issus du sublime double album Mellon Collie and the Infinite Sadness. Les titres qui suivront seront extraits des albums post Y2K, aux teintes plus électroniques certes, mais toujours aussi saturées (marque de fabrique made in citrouilles). Des solos de guitare envahissants les oreilles des spectateurs, sans doute déjà fatiguées par quatre jours de vadrouille. Un Disarm sans âme. De la joie de voir des idoles d’autrefois, on glisse vite dans l’ennui… le soufflé de cucurbitacées sera vite retombé. Notons que les synthés hypnotiques et le regard bleu acier de Billy auront tout de même emmené l’audience pendant le magnifique morceau planant Eye, issu de la BO de Lost Highway.
Score : YYY 1 – TSP 0
Bref, si vous avez envie de voir un concert plein de punch et de rebondissements, il ne faudra pas hésiter à vous ruer sur les tickets au prochain passage des Yeah Yeah Yeahs en Belgique. Et pour les Smashing Pumpkins, avouons-le, la verve n’est plus là, la flamme s’est malheureusement éteinte. Ils resteront tout de même l’un des meilleurs groupes qui aient jamais existé dans les années 90. A conserver dans sa médiathèque…
Total des scores : YYY 5 – TSP 2,5
Nancy Junion