Lundi 5 mars, on s’était donné rendez-vous… à l’AB. Déjà fatigués par une première journée de travail ou encore déphasés par un week-end trop chargé, la motivation n’était donc pas forcément à son comble.
Ce soir, la salle de l’Ancienne Belgique en mode AB Box (c’est-à-dire rabotée d’un bout) est à peine remplie pour accueillir Man Of Moon, supporting act de Django Django sur sa tournée Marble Skies. Du rock tendance post-punk sympatoche mais sans plus, on en profite donc pour faire le plein avant d’attaquer la tête d’affiche.
Petit ovni musical en action depuis une dizaine d’années, Django Django semble être le résultat d’une copulation faussement interdite entre divers genres parfois désuets. Enfants de la surf music avec un chant au parti pris assurément Beach Boys, les Anglais ne manquent pas d’ajouter à leur pop si particulière la vitalité du garage rock sixties ou la hargne de celui des eighties. Ils semblent d’ailleurs évoluer, au fil de leurs albums, comme le kitsch d’époque, laissant au synthé, au départ plutôt anachronique, une part de plus en plus importante. C’est ainsi que Marble Skies, sorti début 2018, prend une nouvelle dimension, frisant la dance des 90’s. Une nouvelle direction qui pourra rebuter certains fans des débuts mais aussi en attirer de nouveaux.
On démarre donc ce live à l’AB avec une légère appréhension… qui sera levée en moins de deux dès l’arrivée du groupe. La scène n’est décorée que de trois panneaux semblables à des portiques sur lesquels sont projetées des séries de visuels qui ne sont pas sans rappeler les pochettes de leurs trois albums et ajoutent une touche psychédélique à la scénographie. Un rapide coup d’oeil à la foule nous permet de constater qu’elle est complètement hétéroclite. Rien de très surprenant, le style aux définitions multiples de Django Django a de quoi ramener des personnes de tous âges et de (presque) toutes croyances musicales confondues.
Une chose mettra un sacré coup de fouet à notre lundi soir : l’énergie du groupe. Ils sont rodés, c’est clair tant ça s’entend et se voit, mais jamais blasés. Et on ne va pas mentir, c’est assez rafraichissant dans un paysage musical parfois un peu fadasse d’en voir certains monter sur (une grande) scène avec fougue et passion. Le chanteur communique avec le groupe, avec le public et parvient à créer une symbiose presque familiale. Très vite la salle prend vie et danse. On est là, bien, en bonne compagnie et on profite. Les morceaux s’enchaînent, parfois en se ressemblant, mais toujours avec la belle énergie qu’ils parviennent à diffuser. Les nouveaux titres se glissent dans le set et se laissent écouter. Tous, sauf un, le single Surface to Air, mixant vieille dance et cumbia. Heureusement, ils sauvent l’honneur en achevant le morceau par une reprise du Rapture de Blondie. Les classiques Default et WOR finissent d’incendier un public électrifié, sur ce qui aurait dû être le final.