C’est relativement novices en matière de rock stoner/psychédélique/doom mais très curieux d’en apprendre plus que nous nous rendons au Trix (Anvers), en ce début du mois d’octobre, où se déroule la 2e édition du Desertfest Belgium.
Le public, assez statique, semble néanmoins très attentif aux performances des artistes, en comparaison avec d’autres festivals. Parmi tous les groupes présents à l’affiche, certains se démarquent par leur univers particulier… mais commençons par le commencement.
JOUR 1
En ce premier jour de festival, on débarque juste à temps pour attraper au vol les derniers morceaux de The Heavy Crown, lesquels nous font rapidement regretter de ne pas être arrivés plus tôt. Avec ses riffs de basse et de guitare rappelant un bon hard rock des 70’s, ce groupe annonce la couleur de l’événement.
On enchaîne directement avec un groupe américain, Moon Duo, qui nous hypnotise grâce à son style très psychédélique. Un excellent moyen de se mettre dans l’ambiance.
On poursuit notre sélection-découverte avec les Danois de Wucan : une chanteuse-flûtiste à la voix charmante, un style rétro heavy rock et une énergie débordante !
La soirée se prolonge devant le set des Ukrainiens de Stoned Jesus, un groupe doom-psyché avec une pointe de progressif ; les Suédois de Dozer et leur stoner-hard rock pour se terminer par la prestation des Américains de Carlton Melton dont les compositions instrumentales, expérimentales et très psyché emmènent le public en voyage dans une autre dimension.
JOUR 2
Nous manquons malheureusement le concert de The Progerians/The Faboulous Progerians/The Mighty Progerians… peu importe leur nom. D’après les échos, ils ont assuré avec leur mélange unique de passages tantôt stoner, tantôt punk et la performance d’un trompettiste de jazz qui mérite d’être soulignée.
Après quelques morceaux du groupe instrumental stoner-doom polonais Belzedong, nos oreilles sont attirées par le son heavy-hard rock (avec une touche de metal et de stoner parfaitement dosée) du groupe suédois Deville. Une intéressante découverte et un groupe à suivre.
Le concert suivant à retenir toute notre attention est celui du duo belge Vandal X. Ayant joué avec des groupes tels que Fugazi et Sonic Youth, Vandal X fait partie intégrante de la scène noise, heavy metal-rock depuis 1995. Une longévité bien méritée !
Les vandales sont directement suivis par un incroyable groupe de rock’n’roll suédois Greenleaf. Indéniablement influencé par les 70’s, leur hard-blues rock avec une pointe de stoner, s’appuie sur des riffs entraînants, magnifiés par un chanteur très talentueux. L’un des premiers groupes à avoir une telle interaction avec le public… Salle comble et comblée ! A ne pas rater en live donc.
Faut-il encore présenter ces londoniens qui excellent dans leur style depuis plus de 18 ans ? Orange Goblin aura l’immense honneur de faire danser l’assemblée, ce qui relève du challenge !
USA Out Of Vietnam mérite d’être cité, ces québécois combinent en effet à merveille la pop psyché avec le post-rock progressif, sans oublié les passages envoûtants à quatre voix.
Nous achevons cette journée avec les concerts de deux groupes américains complètement différents. D’un côté Earth, de style doom-drone-expérimental-minimaliste, et de l’autre Harsh Toke, explorant l’espace avec sa musique skate-rock, acid psych rock.
Après en avoir pris plein les oreilles, nous nous mettons en route en direction de la capitale, pour une bonne nuit de sommeil bien méritée.
JOUR 3
C’est avec les derniers morceaux bien hard rock de Black-Bone que nous entamons cette troisième et dernière journée. Une journée marquée par le meilleur concert du festival, celui de Valient Thorr et de son nouveau line-up. Le public semble perplexe et légèrement étonné en entendant les premiers accords – très rock’n’roll et donc très différents des groupes vus jusque-là – de ce Valient Thorr nouvelle mouture. Rapidement conquis par la prestation et la musique survoltée de ces cinq gars tout droit débarqués de Vénus il y a 15 ans, les amateurs de stoner ont pris une telle claque qu’ils ont réclamé un rappel.
Une prestation directement suivie par celle des talentueux musiciens de 3rd Ear Experience, d’un genre indéfinissable, entre space rock et musique du monde, tel que de l’acid rock africain… Cet univers unique est à écouter sans modération. Jugez-en par vous-même !
Nous devons nous éclipser à la moitié du set pour avoir la chance d’assister à une partie du concert de Siena Root. Ces derniers ne font que confirmer le génie musical des Suédois en ajoutant à une base hard rock une pointe de stoner et de psyché avec une facilité déconcertante. Ils n’hésitent pas à nous en mettre plein les yeux en jouant sur un clavier et des cymbales enflammés…
Le dernier groupe du Desertfest que nous retiendrons est le trio australien Child, avec son style très surfer rock. Nous nous attendions à un remake d’Airbourne, d’AC/DC ou encore de Rose Tattoo mais c’est avec un agréable étonnement que nous découvrons du blues entrecoupé de passages heavy rock et d’autres plus psyché. Une chose est sûre, on entendra reparler d’eux.
C’est après ce dernier concert, épuisés et contrariés de devoir quitter le festival, au risque de manquer une perle parmi les trois derniers groupes programmés, que nous mettons les voiles. Notons que les groupes suédois, qui excellaient déjà dans le classic rock, le hard rock, le glam rock, le sleaze ou encore la pop gèrent également en matière de stoner et psyché. Soulignons aussi la qualité des stands de nourriture qui nous ont régalé les papilles durant tout le week-end… en particulier Just Like Your Mom, avec leurs burgers vegan exceptionnels.
Cette édition du Desertfest aura été une expérience très enrichissante humainement et musicalement. Rendez-vous l’année prochaine !
Pierine Vande Zande
Si vous les avez manqués, sachez que les USA Out Of Vietnam seront en concert gratuit à Saint-Gilles, le 29 octobre 2015, en compagnie de Mongolito.