Derrière Danger Dave se cache David Martelleur. Pendant cinq ans, Philippe Petit a suivi ce jeune bruxellois à la tignasse rousse et bouclée, une caméra à la main. Résultat : un tout bon documentaire sur le parcours de cette figure connue des amateurs de skate.
La sortie de Danger Dave avait déjà tout pour intriguer : une thématique proche de la madeleine de Proust, un teaser accrocheur, un protagoniste principal dont on avait au moins lu le nom dans des skatezines ou qu’on avait au mieux croisé au DNA. Programmé dans des cinémas et des lieux culturels répondant parfaitement à notre besoin d’authenticité, c’était clair, ce film était impossible à manquer!
Bien calé dans un siège du Cinéma Aventure, Danger Dave commence…
« De toute façon, ça se finira seul au fond d’un trou »
La scène d’introduction nous plonge instantanément dans les deux sentiments qui ne nous lâcheront pas durant 1h30 : tendresse et tristesse. Cette longue tirade entre David Martelleur aka Danger Dave et Philippe Petit donne le ton : ça va être tendu, et on fait d’emblée le deuil d’un happy end. Mais ça on le savait déjà. Le picth – Danger Dave ou les tribulations d’un skateur professionnel en bout de course mais sans la moindre envie de mettre un terme à sa carrière – était clair mais incomplet.
« Je suis malheureux… malheureux et personne ne m’écoute ! »
En effet, ce road movie nous permet de comprendre un peu plus, à chaque escale, qui se cache derrière Danger Dave. Un personnage « limite », un pote qu’on invite en soirée sans savoir comment ça se terminera. Un fou de glisse et de voyages. Un personnage caricatural séquestrant David Martelleur, le skateur de talent. L’homme tendre et lucide apparaît dans ce reportage, souvent lors de déboires, pour se confier ou pour montrer son talent et affirmer son besoin de liberté.
« La vie c’est comme ça, parfois c’est normal. »
Esthétiquement, ce documentaire est une collection de moments choisis reflétant le quotidien de Danger Dave, de scènes d’action en skate, de témoignages, de travellings contemplatifs, avec parfois des scènes un peu longues ou mal cadrées qui traduisent l’importance des choix en matière de réalisation. Des choix qui donnent sens, des choix justes et authentiques, loin des standards instagramisants. Des images collectées au cours des cinq années durant lesquelles Philippe Petit a eu l’occasion de suivre, de se rapprocher et de filmer Danger Dave dans ses aventures de skateur baroudeur.
« C’est pas la fin, mec. C’est pas la fin. C’est une fin pour un début ! »
Bah, on serait vraiment heureux de voir la suite ! Bise à toi, David Martelleur !
Rodney IV
Documentaire à voir actuellement au Cinéma Aventure, à Bruxelles.