Ce 24 novembre 2017, on a traversé la frontière, direction Lille, non pour supporter l’équipe belge en finale de la Coupe Davis mais pour assister au grand retour sur scène, après un ultime concert bruxellois en 2010 annonçant une fin de carrière, des enfants cold wave du pays (ils sont originaires de Denain, près de Valenciennes) : Trisomie 21 aka T21.
On tient, avant toute appréciation de la soirée, à remercier chaleureusement la personne qui était ce soir à la billetterie de l’Aéronef pour avoir accepté de nous garder une place supplémentaire sur simple appel téléphonique alors que le concert était en passe d’être sold out et d’avoir attendu notre arrivée tardive, sans refiler notre sésame à quelqu’un d’autre.
Les embouteillages à l’entrée de Lille nous ayant quelque peu retardés, on est arrivés en fin de prestation du premier groupe, DaGeist, formation lilloise récemment créée mais manifestement largement influencée par la nouvelle vague des années 1980 et qui a, d’après les échos, fourni une prestation des plus agréables.
La deuxième partie était assurée par Guerre Froide, groupe de cold wave lillois chantant en français fondé au début des années 1980, dans la mouvance post-punk. Sur fond d’images projetées sur grand écran, le duo de chanteurs composé d’Yves Royer apparaissant en imper et lunettes noires et d’une jeune chanteuse en robe blanche fonctionne particulièrement bien, et assure un dialogue chantant sur fond de musique électronique. Deux titres ont particulièrement retenu notre attention : Les Fils de Cassandre et Saint-Ex. Au terme de la prestation, alors que l’on n’avait aucun souvenir relatif à ce groupe, certaines réminiscences sont enfin apparues, avec leurs titres sortis au début des 80’s : Demain Berlin et Ersatz. Bon moment !
Après un très bon intermède, assuré par DJ Der Gregolini, il est 22h35 quand apparaît sur scène T21. Sept années après leur dernier concert au VK à Bruxelles, les frères Lomprez sont manifestement attendus par un public enthousiaste venu en masse, public très hétéroclite composé de fans de la première heure et parfois très nostalgique des années 80 (on a ainsi aperçu, ce qui était monnaie courante à l’époque, mais un peu moins actuellement : un sosie de Robert Smith) et de jeunes fans qui n’étaient visiblement pas nés lors de la sortie de La Fête triste, en 1984.
Le retour de T21 sur scène est concomitant à la sortie cette année, huit ans après Rendez-vous en France, d’un nouvel album baptisé Elegance never dies. Malgré l’ambiance au sein du public et les attentes manifestes de celui-ci, la prestation de Trisomie 21 a clairement été une déception à nos yeux. La voix de Philippe Lomprez était totalement en retrait et sans énergie et la monotonie s’étant installée, on a vite trouvé le temps long, d’autant que le set durera plus d’une heure et demie. On sera certes un peu sortis de notre léthargie avec Il se noie et La Fête triste mais ces morceaux ne seront pas suffisants pour nous convaincre de manière positive et c’est presque, on l’avoue, avec un certain soulagement qu’on entendra les premières notes de The Last Song, titre âprement réclamé par le public qui interviendra en tant qu’ultime rappel.
Même si la prestation de T21 ne nous a pas convaincus, il demeure qu’on a passé une excellente soirée à l’Aéronef, endroit tout à fait convivial qui a cependant selon nous deux points à améliorer : le nombre insuffisant de commodités au regard du nombre de personnes pouvant y être accueillies et la très longue attente au bar.