Ce 12 avril, le Belvédère accueillait Madensuyu avec, en guise de première partie, Thyself, un groupe originaire de Louvain-la-Neuve. Si nous avons été conquis par la performance du duo gantois, Thyself nous a un peu laissé sur notre faim. Musicalement au point, les néo-louvanistes nous ont offert une bonne mise en bouche, oscillant entre douceur et brutalité, mais ont toutefois encore un peu de chemin à faire pour nous en mettre plein la vue.
Perché au milieu des bois, sur les hauteurs de la capitale wallonne, le Belvédère propose de nombreuses soirées musicales pointues dans un cadre exceptionnel. Cette salle de concerts reste, cependant, assez méconnue des amateurs de bon son. Il faut dire que l’endroit est relativement isolé et pas simple à trouver… quelques panneaux directionnels seraient d’ailleurs les bienvenus. Bref, revenons-en à nos moutons. Nous n’étions pas là pour repenser la signalisation routière namuroise mais pour découvrir la prestation live d’un groupe qui fait de plus en plus parler de lui au Sud du pays. Et pourtant, Stijn De Gezelle (guitare, clavier, voix) et Pieterjan Vervondel (batterie, voix) n’en sont pas à leur coup d’essai. Ces deux-là se connaissent depuis plus de 20 ans ! Après avoir sorti un premier EP (Adjust We) en 2005, ils ont enchaînés avec A Field Between et D Is Done, pour revenir en force, l’année dernière, avec Stabat Mater.
22h30, le brouhaha ambiant fait place au silence… une voix d’enfant (de choeur?) s’échappe à pleine puissance des enceintes, entourant l’audience d’un voile de pureté. Vêtus du traditionnel t-shirt-jeans-baskets (un look tendance depuis que le terme « normcore » a fait son entrée dans le dico de la branchitude), les deux compères entrent en scène face à un public impatient d’en entendre plus. C’est avec le titre Dolorosa qu’ils choisissent de poursuivre après cette entrée remarquée sur fond de chant sacré. Ready I, On The Long Run, Mute Song, Crucem, les morceaux s’enchaînent, tous aussi exaltants les uns que les autres. Tandis que Stijn reste relativement réservé, Pieterjan n’hésite pas à prendre la parole, gratifiant la foule de quelques petites anecdotes qui en feront sourire plus d’un. C’est maintenant au tour de Fafafuckin’ d’interrompre la longue série consacrée à Stabat Mater, les Gantois se baladant ensuite d’album en album jusqu’à la fin du set. Ils quitteront finalement la scène, après un rappel, pour conclure en douceur sur l’aérien Time.
Madensuyu ou quand l’union de deux musiciens talentueux donne naissance à des compositions aussi puissantes que touchantes. A voir en concert avec Swingers le vendredi 16 mai à l’Alhambra (Mons) et le 21 mai à Bruxelles, dans le cadre des Nuits Botanique.