Ce lundi, les Américains de Caspian étaient de passage en Belgique pour présenter leur dernier opus, Dust and Disquiet, sorti en septembre dernier.
Gand, 18h15. On pousse aussi discrètement que possible la porte du Consouling Store qui s’ouvre sur la violoncelliste Lori Goldston, accompagnée par Aidan Baker à la guitare et Andrea Belfi à la batterie. Ils sont réunis ce soir pour un showcase d’exception et improvisent au gré des accords qui émanent du violoncelle. Un concert intimiste comme seul le Consouling est capable de l’organiser.
Le Minard, 20h. Un charmant jeune homme nous tient la porte et nous invite à entrer dans la superbe salle. On s’installe tranquillement aux premières loges, au son du dernier album des Gantois de The Black Heart Rebellion, pour notre plus grand plaisir. Bientôt, la jeune violoncelliste Jo Quail, vêtue d’une longue robe noire et au chignon savamment ébouriffé, entre en scène. Jouer dans un théâtre aux moulures anciennes doit sans nul doute procurer un certain effet. Très vite, les couches « atmos-féériques » de Jo Quail remplissent la salle, envoûtée. Un décor idéal pour les évasions mélodiques de la Londonienne. Les muses alanguies de part et d’autre de la scène semblent voguer aux sonorités oniriques des loops intenses de titres comme Gold ou Adder Stone.
Le Minard, 21h10. On finit son verre de « château migraine » en vitesse pour retourner dans cette salle à l’acoustique incomparable. Les cinq comparses de Caspian prennent place. Les trois premiers morceaux sont très vifs, notons la présence de nouvelles compositions Darkfield, Echo and Abyss en début de set, suivies du titre Of Foam and Wave, extrait de l’album Tertia. On sent que les garçons sont assez impressionnés de jouer dans une salle de caractère, devant un public assis. « Une grande première pour Caspian », nous confirmera plus tard le guitariste Philip Jamieson. « Sur plus de 700 concerts depuis nos débuts, nous n’avions pas encore joué devant un parterre de gens assis. Nous étions surpris au début, mais ravis par la suite ». La tempête se calme au bout du quatrième morceau, pour redémarrer de plus belle ensuite. Un concert qui évolue entre remous extatiques et vagues plus fines… On se laisse emporter par la douce poésie de Gone in Bloom and Bough, avec cette introduction cristalline proche des Allemands de The Notwist. Les nappes à la fois puissantes et subtiles des trois guitaristes frontmen font mouche, ce soir. Le rappel ne se laisse pas désirer. Pendant le dernier titre – l’épique Sycamore – Jonny, Philip et Erin abandonnent leur guitare et viennent renforcer la batterie pour clore le concert en beauté, sur une base rythmique savoureuse.
Une belle soirée musicale comme la ville de Gand en a le secret. Et si on déménageait ?
Nancy Junion