Soirée post-punk 100% new-yorkaise, ce lundi 18 novembre, au Bota. Avec en première partie, Wives, originaire du Queens et, en tête d’affiche, le trio de Brooklyn, B Boys.
On est particulièrement curieux•ses de découvrir Wives sur scène, nos oreilles ayant très favorablement accueilli leur premier album So Removed, sorti le 4 octobre dernier, dont les sonorités sont clairement influencées par Sonic Youth et les Pixies. Un désir d’autant plus fort lorsqu’on a appris que le guitariste du groupe n’était autre qu’Andrew Bailey, l’un des membres fondateurs de DIIV, qui vient aussi de sortir un album, le très bon Deceiver.
Le concert s’ouvre avec Servants, titre qui aurait pu figurer sur la tracklist de Daydream Nation de Sonic Youth, tant l’héritage est manifeste. Suivent Why Is Life?, Whatevr et The Future Is A Drag. On pointera surtout les quatre titres suivants The 20 Teens et les excellents Hit Me Up, Workin’ et Hideaway. Vu la qualité des titres, on s’attendait ce soir à une performance explosive mais le groupe reste malheureusement en retrait, exécutant une prestation en demi-teinte. L’explosion aura heureusement lieu en seconde partie de soirée, avec B Boys !
Un b-boy désigne quelqu’un qui pratique le breakdance. Pourtant, on reste dans le bon registre post-punk avec le trio formé d’Andrew Kerr à la batterie, de Brendon Avalos au chant/basse et de Britton Walker au chant/guitare qui, après avoir sorti en 2017 un premier album nommé Dada, nous revient cette année avec un petit frère, baptisé Dudu. L’énergie du groupe tient aux joutes verbales des deux chanteurs qui dialoguent de manière frénétique et ininterrompue. Le rythme est soutenu et les morceaux s’enchaînent sans temps mort. Les voix sont rageuses, les guitares frénétiques et la batterie complète le tout de sa présence, franche mais nullement écrasante.
Au niveau des morceaux, on retiendra les deux premiers titres de Dudu, Cognitive Dissonance et Pressure Inside, qui démontrent l’alchimie existant entre les chanteurs, véritable socle de ce groupe. On pointera aussi Automation et ses changements de rythme, Instant Pace, No où les roulements de batterie se font militaires, et le court mais énergique Smoke You. Ceux•celles qui ont écouté l’album savent qu’il se termine de manière étrange, comme si le groupe avait tout donné et décidé de s’arrêter net. C’est cette fin abrupte qui sera également adoptée pour ce concert, le groupe s’arrêtant pratiquement au milieu du morceau final pour sortir de scène et ne plus revenir. Une fin de live revêche qui fera naître en nous un sentiment désagréable… Comme si le groupe nous hurlait un « on a fait le job maintenant on vous attend au merch » au visage. Clairement décevant comme clôture, alors que le concert nous avait vraiment emballé•e•s !