La journée du dimanche débute par un set plus que moyen des Eagulls et ce, malgré le timbre de voix attirant du chanteur, très Cure par moments.
On se mange une frite andalouse-ketchup à 3 jetons et on va voir les quatre jeunes hommes dans le vent de Liverpool, aka Circa Waves. Ils n’ont sans doute pas plus de 100 ans à eux quatre et ça se confirme en live : ils sont vifs, énergiques et rythment les pulsations de nos cœurs, conquis en moins de deux, avec leurs titres pétillants. Un vrai vent de fraîcheur, tant attendu en ce jour 5 à Dour. Une basse cold/new wave, des riffs dynamités et une batterie enthousiasmante pour un public sautillant, oubliant les courbatures accumulées depuis mercredi sur la plaine douroise. S’ensuit la prestation des galants et charmants The Bohicas, qui malgré le chic de leurs tenues, n’arrivent pas vraiment à convaincre l’audience.Il est environ 18h, lorsque les quatre Irlandais de And So I Watch You From Afar prennent place sous le chapiteau de La Petite Maison Dans La Prairie. Ce n’est la première fois qu’on les voit sur scène depuis la sortie de leur nouvel album (Heirs) paru il y a quelques mois, pourtant, en ce jour 5, on se laisse particulièrement prendre aux tripes par leur math/post-rock détonnant. Johnny Adger, le bassiste, semble très ému par l’accueil chaleureux du public dourois, qu’il applaudira plusieurs fois les yeux humides. Il faut dire qu’ils sont chauds, ces infatigables slameurs qui, les uns après les autres, se laissent porter par les vagues de bras les ramenant inlassablement en frontstage.
Petite pause à l’espace presse avant de retourner à LPMDLP pour assister au set des Londoniens de Palma Violets. Les mecs font du rock’n’roll et le prouvent ce soir à Dour. Hell, yeah! Le chanteur semble avoir piqué le chapeau de Carl Barât mais affiche plutôt une attitude à la Johnny Rotten, alors que le bassiste/chanteur fait des sauts, culbutes et autres acrobaties devant la foule en délire, en mode Set up for the cool cats et I wanna be your best friend. Il fera même tomber son pied de micro à plusieurs reprises, celui-ci atterrissant finalement sur la tête d’un gars de la sécu. Directement, il s’accroupira pour lui demander (en langue des signes) s’il n’a pas eu trop mal. Chapeau. Notons aussi leur super roadie, toujours aux aguets, qui remet les fûts et autres pieds de micro en place plus vite que son ombre. Il viendra même jouer un peu d’harmonica sur un des titres et sera d’ailleurs très applaudi par le public. We found Love sous la PMDLP avec les Palma Violets qui terminent en beauté par une reprise de Dylan, The death is not the end, à l’instant même où La Muerte met le feu aux poudres sous la Cannibal. La Muerte qu’on écoutera depuis l’espace palettes, notre estomac en rut ayant grand besoin de se vautrer un pad thaï.
La soirée du jour 5, c’est un peu « la muerte » pour nos dos, alors on évite d’aller en frontstage pour Snoop Dogg. L’homme à la tête de Doberman nous fournit ici un set bourré de reprises et sans grandes surprises. Si ce n’est lorsqu’il laisse chanter les gens sur I love rock’n’roll de Joan Jett. Ce concert de 50 minutes (au lieu d’1h15), on le passe tranquillement assis, non loin du trio d’arbres de la Last Arena. C’est en cette chaude nuit de juillet qu’on se dit qu’on n’a plus 20 ans et qu’H&M et consorts ont bien réussi leur coup en remettant au goût du jour moult t-shirts de groupes jadis populaires (Guns’n’Roses, Nirvana, Metallica, The Doors, …) portés en grand nombre cette année. On se dit aussi qu’il s’agit certainement des groupes préférés des parents de ces jeunes festivaliers et on se demande s’ils ont déjà écouté un album entier des groupes dont ils portent les couleurs. Un mystère que nous éclaircirons en 2016.