Après près de deux ans de tournée, The K., tornade belgo-belge du moment, nous revient en force pour une série de concerts. C’est à l’occasion d’une prestation surprise devant les serres du Botanique, où ils joueront lundi, que nous avons intercepté Sebastien von Landau, voix du turbulent trio à ne rater sous aucun prétexte!
Démarrage en trombe pour une petite interview décontractée…
Sebastien : On ne me demande jamais quel est mon film préféré.
BeCult : Je peux te le demander, si tu veux. Tu veux commencer par ça?
C’est quoi ton film préféré?
Fitzcarraldo! C’est un film avec Klaus Kinski, de Werner Herzog. Ça se passe en Amazonie, il fait passer un bateau au-dessus d’une montagne. Il faut que tu voies ce film.
Et donc, sinon, t’es qui?
Seb. Je joue de la guitare et je chante dans un groupe qui s’appelle The K., basé entre Liège, Waremme, Machelen, Bruxelles et Gand. C’est un peu là où on vit et on répète, en fait.
Il sort d’où le nom du groupe?
Avant, on s’appelait The Kerbcrawlers mais c’était très difficile pour les organisateurs de l’écrire correctement. Donc, depuis le premier album, on s’appelle The K. On a changé de nom lorsque Sigfried est arrivé à la batterie. Sinon, ça fait référence à plein de choses comme à la nouvelle de Dino Buzzati : « Le K ». The K., c’est simple, concis, très facile à comprendre, très facile à écrire sur un mur une fois que t’as un marqueur.
Le power trio, un choix ou une obligation?
On a commencé comme ça au départ et on n’a pas vu la nécessité d’avoir d’autres membres. C’est plus facile aussi, dans un van à trois places, tu sais mettre trois musiciens donc c’est plus simple logistiquement parlant. Puis, il y a une sorte de légende autour de ce type de configuration. Le power trio, c’est quand même quelque chose qui fait référence à plein de groupes super connus. C’est la formule minimum quoi. On pourrait faire moins évidemment mais ça devient difficile à ce moment-là de se considérer comme un groupe.
Il existe pas mal de descriptions de votre style. Selon vous finalement, c’est plutôt quoi?
C’est super difficile, c’est la question à laquelle je sais jamais répondre et, à chaque interview, je vais te donner un truc différent. On a des influences qui viennent du rock, du rock gothique, je pense notamment au premier Nick Cave, « Birthday Party », ce genre de choses. Du blues aussi, Beast of Bourbon, les groupes de Tex Perkins en Australie. On est aussi à fond dans tout ce qui est scène noise américaine pour l’instant. Ça va des plus connu comme Pissed Jeans qui sort chez Sub Pop, à la scène noise hardcore new-yorkaise qui n’est absolument pas connue. Sinon, pour donner des influences plus généralistes : Jesus Lizard.
Vous faites quoi ici, ce midi, au Bota?
On prépare la promotion du nouvel album qui s‘appelle « Burning Pattern Etiquette ». Il sortira normalement début du mois d’octobre. On fait quelques festivals, comme Les Nuits du Bota. Et on avait envie de faire des shows un peu pirate comme ça, dans des endroits un peu inappropriés. On en prévoit d’autres d’ici octobre. Un en été normalement. Je ne peux pas tout te dire mais on annoncera ça prochainement sur le web. Donc show semi-organisé, semi pas organisé, voilà, simplement.
Ce nouvel album est dans la même vague que le premier?
Le premier était fort « straight to the point ». C’était plutôt on fonce, on y va et on s’arrête pas. Ici, on a essayé de beaucoup plus jouer sur les ambiances, l’album se veut plus feutré. Ça restera quand même très brut de décoffrage en live mais on voulait toucher à une autre facette de notre personnalité. En studio, on a appris que le travail était totalement différent que celui en live. Ça peut paraître évident mais pour nous, ça ne l’était pas. On garde donc la formule trio en live même si on a ajouté des synthés sur certaines chansons. Ces trois dernières années nous ont appris à taper là où ça fait mal. On ne tape plus dans tous les sens comme on le faisait avant, à fond tout le temps, mais on le fait juste quand il faut et au lieu de taper bêtement on tape dans l’estomac, c’est là que ça fait le plus mal.
Votre clip « Essential Chippendale » tapait bien, par exemple?
Ouais, mais c’est plus fin que ce que ça ne parait. On est quand même des personnages, je pense, enfin j’espère, plus complexes que juste des brutes épaisses.
Tu veux faire passer un message, en fait?
Peut-être aussi oui. En tous les cas, pas un message politique ou quoi. On ne parle ni de monstres, ni de meurtres d’enfants, juste du quotidien, de ces petites choses qui te tuent à petit feu. Il n’y a rien de plus cruel que le banal.
Et donc, tu joues en slip!
Nan, le slip c’était avant. Ici pour la tournée, on va changer un peu le concept, on a un peu éculé ça. Le slip, c’est venu parce qu’il faisait très chaud en tournée dans les pays de l’est. Quand il fait 40 degrés, c’est juste impossible de tenir sur scène. Donc, un soir, j’ai enlevé mon short et mon t-shirt et je me suis dit « Ah ben c’est plus cool comme ça ». Donc j’ai continué tous les shows comme ça, qu’il fasse un degré, moins vingt ou quarante, du coup. C’était juste un one-shot qui est devenu une formule. Mais si le groupe ne se résume qu’au fait qu’il y ait un chanteur en slip, ce n’est pas très intéressant, donc on essaye de sortir de cette ornière.
C’est quoi qui t’éclate le plus en tant que musicien?
C’est de rencontrer les gens. Je me dis toujours que j’ai de la chance de rencontrer des gens. Le concert évidemment c’est chouette, s’il y a 5 personnes ou 500 personnes, ce sont des plaisirs différents mais c’est du plaisir quand même. Mais vraiment, c’est l’avant/l’après, rencontrer les gens, partir en tournée. Nous, on est amoureux des pays de l’est. La rencontre des cultures, c’est ce qui m’anime. Quand je me fais chier, je me dis que je le fais pour ça.
Et à l’inverse, ce qui te les casse?
Porter le matériel! Ouais, porter le matériel… Je ne peux pas dire conduire car je n’ai pas le permis donc c’est les deux autres qui se tapent le trajet.
Le concert aux Nuits du Bota, ça représente quoi pour vous?
Je ne sais pas, on se sent bien au Bota. Il y a des atmosphères très différentes selon les salles. On a fait le Witloof, la Rotonde et l’Orangerie. Personnellement, je préfère la rotonde, et si c’est l’orangerie, qu’à cela ne tienne! De toute façon, on passe une bonne soirée avec des amis et c’est un super festival. C’est peut-être la seule soirée un peu rock’n’roll et l’occasion de retrouver tous les fans qu’on n’a pas vu pendant un ou deux ans parce que cette dernière année on n’a pas beaucoup tourné en Belgique. C’est l’occasion de revenir, refaire un filage grandeur nature, pouvoir présenter nos dix nouveaux titres.
Rendez-vous au Botanique ce lundi 11 mai pour LA soirée rock belge des Nuits 2015.