Il est fort probable que Noomi Rapace ait endossé le rôle de Lisbeth Salander (Millenium) après sa prestation héroïque dans Daisy Diamond. Ce film, réalisé par le jeune Danois Simon Staho, n’y va pas par quatre chemins. Il retrace la poursuite d’Anna vers son idéal de vie : devenir actrice.
Anna, jeune femme rêvant d’une ascension sociale, fait tout pour arriver à ses fins. Elle quitte la Suède et se rend à Copenhague pour percer dans le cinéma mais ses plans sont contrariés par la naissance de sa fille Daisy.
Chaque audition relève de la lutte car Daisy, calme au départ et « confortablement » installée dans son sac de sport (Anna est dans une situation précaire), se met à hurler au bout de quelques minutes. Ce calvaire se répète dans l’appartement vétuste qu’elles partagent. La petite fille pleure sans cesse dès que sa mère veut se consacrer à la lecture d’un script ou cherche simplement à trouver le sommeil. Les pleurs de cet enfant non désiré rendent Anna folle, si bien qu’elle finit par commettre l’irréparable. C’est alors qu’elle perd le contrôle de ses actes et de sa vie en général.
Cette croisade douloureuse, jouée avec brio par Noomi Rapace, nous emporte dans les méandres obscures de la frustration, de la colère, du remords et du désespoir. Le réalisateur s’affaire à raconter la déchéance de cette mère célibataire en plongeant le téléspectateur dans une ambiance dérangeante, voire déstabilisante, qui plaira aux amateurs d’émotions fortes. Ce film n’est toutefois pas à conseiller aux âmes sensibles qui pourraient vite être choquées par la brutalité de certaines scènes.
Nancy Junion