A Dour, les jours se suivent mais ne ressemblent pas… Persuadés que les Bruxellois de Moaning Cities entraient en scène à 13h20, nous les avons ratés de peu! Un chouette concert d’ouverture, d’après leur tour manager. On se rattrapera le 20 septembre dans la toute nouvelle salle de Mons : l’Alhambra.
15h30, toujours sous les toiles de la PMDLP, on accueille avec grand enthousiasme les deux splendides californiennes de Deap Vally. La batteuse, en combi-short à paillettes et longue chevelure bouclée se démène comme une diablesse derrière ses fûts. Elle pousse la chansonnette avec la chanteuse-guitariste, qui a franchement des airs d’une Cindy Lauper à la sauce rock’n’roll (et à paillettes, aussi). Du bon vieux rock comme on l’aime, avec des influences aussi diverses que les White Stripes, Black Sabbath ou encore Motorhead (si, si). Une bonne tranche de riffs et de tempos pour commencer son day 4 en toute sérénité.
On passe en coup de vent capter l’ambiance du concert metal de Sylosis : pas grand’monde (il est encore tôt), mais une ambiance du tonnerre sous le chapiteau de la Cannibale Stage, et un groupe qui donne tout, ça fait plaisir!
Petite pause presse, ça discute intensément entre les journalistes, groupes et tours managers qui vont et viennent au gré des interviews prévues… L’ambiance est aussi bonne de l’autre côté de la force. Et qu’on parle français, néerlandais ou anglais, tout le monde joue le jeu et affiche la carte de la sympathie.
L’ambiance, c’est l’un des atouts les plus forts du festival de Dour. Jamais de batailles, toujours bon enfant, le festivalier dourien vient te causer juste comme ça, pour savoir ce que tu vas voir, comment s’est passée ta journée, pour t’inviter à aller te trémousser dans ou à l’exterieur de la Balzaal alors que toi, tu n’as qu’une envie : courir voir King Khan & The Shrines. « Le roi du dimanche », comme l’auront très justement dit deux festivaliers au coeur conquis par la frénésie du show de King Khan et sa bande de joyeux lurons. Un show splendide, un King Khan resplendissant dans sa tenue à paillettes (décidément, ça brille le dimanche à la PMDLP) et sa toque indienne. Des musiciens aux mini chorés qui font tripper, un bassiste que se fait porter par la foule tout en continuant de jouer et surtout, un message de tolérance de King Khan envers les LGBT du monde entier avant d’entonner le superbe titre I wanna be a girl. Les larmes de joie envahissent les joues de votre rédactrice… C’était le show du dimanche!
Blonde Redhead, très perfectionnistes (et ils ont raison), nous ont eux aussi offert un beau set, agrémenté de nouveaux titres à paraître sur leur prochain album et du sempiternel 23 devant une audience attentive et rêveuse en fin de pardours (euh, parcours).
Un veggie bami plus tard et on va bouger son booty (enfin, on va essayer) devant DJ Pfel (membre de C2C – mémorable Dour 2012 – et Beat Torrent). Wouah! Quel set, quelle audace! Des beats down tempo, des superposions de sons par moments à tendance acid house, et des bonnes vibes hip-hop entourent les choix du Pfel, sans oublier les intros – outros assez incongrues avec des chants qui paraissent décalés par rapport aux sons, mais en fait, pas du tout.
On rentre, c’est la gadoue mais, sur le chemin du camping, on rigole quand même bien avec les voisins qui se sont créés un vocabulaire de circonstances (« Ah, c’était bien dour » – « Ouais, on va aller dourmir… »). Un chemin parsemé du cri de guerre Doureuh, on est proche de la fin. Cinq jours l’an prochain, tiendra-t-on le Dour 2015?
Nancy Junion